Gouvieux : Nouvelle grève à l’école des Jockeys

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien le 24 mai 2011

L’école du Moulin-à-Vent, à Gouvieux, « c’est la vitrine », résume Eric Bisset, délégué syndical CFDT. C’est de cet établissement géré par l’AFASEC (Association de formation et d’action sociale des écuries de courses) que sont sortis des cracks comme Dominique Bœuf, Christophe Soumillon ou encore Olivier Peslier. Des jockeys d’exception qui font la renommée de ce centre de formation. Pourtant, cette « école vitrine » qui compte plus de 200 élèves est en proie à un malaise de plus en plus voyant depuis la rentrée de septembre.

Demain, l’intersyndicale CFDT-FO appelle les salariés, notamment les enseignants, à une nouvelle grève. Les manifestants ont prévn de se réunir à l’entrée de Gouvieux puis de marcher jusqu’au siège de l’AFASEC, situé, lui, à Chantilly, au Bois-Saint¬Denis

« Un épuisement physique et moral » C est le deuxième mouvement d’humeur en un mois marqué par le personnel. Les grévistes dénoncent principalement ce qu’ils décrivent comme « un épuisement physique et moral », qui se traduit par « du stress, un mal-être au travail, une crainte de s’exprimer et de prendre des initiatives ». Plus concrètement, certains d’entre eux dénoncent des courriers d’avertissement menaçant de sanc¬tions disciplinaires et des change¬ments d’emploi du temps à répéti¬tion. « Cela a été jusqu’à demander à des élèves de témoigner sur leurs professeurs », poursuit un délégué syndical. Désormais, les enseignants dénoncent « le lien de confiance rompu entre l’équipe pédagogique et la direction

Selon les syndicats, onze chefs d’établissement se sont succédés dans cette école en l’espace de dix ans. Sébastien Kinnaer l’actuel responsable, qui est arrivé l’année dernière, a essayé d’ouvrir le dialogue lors du piquet de grève du mois d’avril. Il avait expliqué les difficultés avec le personnel par les résultats mitigés d’un contrôle réalisé par l’autorité académique en janvier, « il est apparu un décalage entre le niveau d’enseignement attendu et celui dispensé. Depuis, nous avons nommé un res¬ponsable pédagogique qui accom¬pagne l’équipe », nous avait-il indiqué. Didier Budka. directeur général de l’AFASEC, confirme les inspections ex¬térieures menées au niveau adminis¬tratif et pédagogique : « On nous a demandé de revoir notre façon de faire passer les examens. Deux collaborateurs ont été convoqués, ce qui n’est d’ailleurs pas une mission facile pour le chef d’établissement, précise ¬t-il. Il faut accepter le constat et se mettre au travail. La précédente grève n’a de toute façon concerné que neuf enseignants sur la cinquantaine de salariés de l’école. » Pourtant, selon les sy11dicats, rien n’est réglé, malgré les deux réunions des 9 et 20 mai.

Revendications de l’intersyndicale