La grogne monte chez Carrefour

, par Michel DECAYEUX

Le courrier Picard le 10 avril 2011

Les salariés de l’hypermarché d’Amiens ont suivi, hier, le mouvement de grève nationale lancée* par la CFDT. Enjeu : les négociations salariales.

Magasins tout ou en partie bloqués, caisses et rayons fermés : les salariés des hypermarchés Carrefour se sont fortement mobilisés hier, dans toute la France, pour réclamer de meilleurs salaires.

À Amiens, ils étaient plusieurs dizaines à manifester devant les portes de la grande surface. Parmi eux, le représentant de la CFDT : « La direction nous propose 0,5 € par semaine pour le nettoyage des tenues, ceci est inacceptable. Nous ne demandons pas l’aumône ». Au cœur du conflit : les négociations annuelles obligatoires. Le syndicat refuse les propositions de sa direction : « L’augmentation porte sur 1,63% pour l’année 2011 pour une inflation prévue à 2%. En plus, cette année, en août, nous n’aurons pas de prime d’intéressement, soit 160 € en moins de pouvoir d’achat ».

Le délégué syndical poursuit : « Carrefour veut verser un dividende de 6milliards d’euros à ses actionnaires, mettant ainsi en danger l’avenir de notre entreprise. En contrepartie, elle nous demande de nous serrer la ceinture. »

Dans l’Oise, la mobilisation était en revanche bien moindre à Carrefour-Venette. FO comptait une vingtaine de grévistes sur 490 salariés. « En acceptant de rouvrir les négociations, mercredi, croit deviner Jean- Yves Quersin, la direction a cassé dans l’œuf le mouvement. »

Une direction qui estime avoir déjà fourni des efforts au cours des premières négociations en permettant aux salariés d’améliorer leur pouvoir d’achat de 3,2% en moyenne. Une augmentation qui apparemment n’est pas perçue de la même manière par les grévistes

*Commentaire : Rectificatif journalistique : la grève a été lancée au niveau national par l’intersyndicale CGT-CFDT et FO qui est majoritaire dans le groupe carrefour et qui a pris l’initiative de cette journée d’action.