AGCO (ex Massey-Ferguson) :chaînes à l’arrêt à Beauvais

, par Christine BORDERIAS-SOLER

Le constructeur de tracteurs est à son tour touché par la crise économique. Résultat : quelque sept cents salariés sont au repos forcé cette semaine.

Aucun tracteur ne sera fabriqué cette semaine chez Agco Beauvais, ex-Massey Ferguson. Depuis hier et jusqu’à vendredi, les chaînes sont à l’arrêt. Sept cents de 1 225 salariés sont en RTT et en congés. Des « vacances forcées » afin d’éviter le chômage partiel. Gima (1 000 salariés), qui fournit les boîtes de vitesses et ponts arrière, se retrouve lui aussi dans la même situation.

Il a été contraint de ralentir sa fabrication et de mettre en « repos » une grande partie de ses effectifs. Agco, n° 3 mondial du machinisme agricole, est à son tour rattrapé par la crise. « On est rentré tardivement dans la crise. Depuis le début de l’année, notre activité est fortement ralentie », reconnaît Eric Odievre, DRH France Agco. « Sur le site de Beauvais, nous avons produit 18 900 tracteurs Massey l’an dernier. 15 % sont pour la France et 85 % destinés à l’export. Or il y a une baisse des commandes des agriculteurs dans le monde entier et tout particulièrement dans les pays de l’Est et en Europe centrale. On a même des marchés qui sont arrêtés. » La raison ? « Les garanties financières ne sont pas données et on a un risque de financement. Ensuite, il y a une dépréciation des devises en Europe centrale. »

Une activité fortement ralentie

Face à cette situation, la direction a décidé de ne pas renouveler les contrats des intérimaires et d’arrêter l’activité « manufacturing » (700 salariés) du 6 au 10 avril. Des mesures douces « destinées à éviter le chômage partiel au maximum ». « On a des contraintes et on essaie de trouver des solutions, poursuit le DRH. Il y a un esprit de solidarité important sur le site et des salariés ont pris un jour de congés comme nous le leur avions demandé. » Agco est aujourd’hui rentré dans la crise et s’attend à un deuxième trimestre difficile. « Lundi est férié, on reprend le travail mardi, mais le carnet de commandes reste bas. 2009 sera une année difficile. » Pourtant, d’après la direction, « les perspectives de développement à moyen et à long terme restent positives ».

Le Parisien 7.04.09