91 suppressions de postes annoncées chez CIE Automotive

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien 11 janvier 2011

Il est loin le temps où plus de 800 salariés travaillaient chez Lajous. Un nouvel épisode de dégraissage se dessine chez CIE Automotive, ex-Lajous.

L’équipementier automobile Compiégnois spécialisé dans la fabrication de rampes à injection a annoncé à ses 247 salariés un plan de départs volontaires pour cette année. Quatre-vingt-onze postes sont concernés. Les syndicats ont obtenu de la direction qu’elle verse une prime supra légale de 60 000 € à ceux qui manifestaient leur intention de partir le mois dernier. Malgré cette petite victoire et l’assurance que les salariés bénéficieront d’une formation professionnelle en vue d’être reclassés, Roger GARNIER, syndicaliste FO, se méfie. « La direction nous parle de crise, mais le chiffre d’affaires n’a pas bougé et les commandes sont là. Ce prétexte masque le réel problème, la robotisation de l’entreprise. Une machine remplace plusieurs hommes, ne prend pas de congés, ne fait pas grève, ne cumule pas d’ancienneté ... »

17 ex-salariés devant la cour d’appel d’Amiens

Autre sujet de préoccupation : « La promesse non tenue , de l’espagnol CIE Automotive. « En 2007, quand il a repris Lajous, il a annoncé qu’il garderait 220 salariés avec possibilité, en 2011, d’en embaucher 20 de plus. Ce PSE (NDLR:plan de sauvegarde de l’emploi). réalisé avec des aides de l’Etat, est un leurre

On va avoir 91 postes en moins ! Les engagements n’ont pas été tenus », martèle Roger Garnier.

Le 19 janvier, il va défendre 17 ex-salariés convoqués devant la cour d’appel d’Amiens. Ils faisaient partie de la dernière ’vague de 180 licenciés en mars 2008. Le conseil de prud’hommes de Compiègne leur avait accordé des indemnités car la direction ne les avait pas prévenus que des postes en CD ! se libéraient. Seules 2 personnes étaient au courant. De plus. certaines d’entre elles avaient été reprises en intérim quelques jours seulement après leur licenciement

CIE Automotive a fait appel de la décision prise par le conseil de prud’hommes. De son côté, Roger GARNIER planche sur sa stratégie. « Ces salariés étaient prioritaires sur les autres. De plus, je vais démontrer qu’il s’agit d’une procédure abusive. A ce titre, je vais réclamer des indemnités supplémentaires de 3 000 €. J’espère qu’on nous donnera raison car, le 24 novembre dernier ; une salariée est passée en appel et a obtenu 1 5OO€. » La direction, contactée hier, n’a pas souhaité réagir