Cauvigny : 180 emplois supprimés chez Presse informatique

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien 16.12.2010

Rien ne va plus pour Presse informatique. Le géant de l’abonnement ferme son site et supprime 180 emplois sur 390. Les autres pourraient être transférés à Chantilly.

Pour la petite commune de Cauvigny, c’est un véritable coup de massue. Datem, ex-Presse informatique, l’un des premiers centres de traitement des abonnements aux journaux, a annoncé cette semaine la fermeture de son site. « C’est une question de deux, trois mois », annonce Anne-Claude Pinteaux, élue du comité d’entreprise.

Avec cette fermeture, ce sont 180 postes sur les 390 qui vont être supprimés à Cauvigny. Les autres seront transférés sur le site de Chantilly, ex-Epi informatique, où 56 emplois sur 96 vont disparaître. En tout, ce sont 285 postes sur les 750 que compte Datem, constitué de 9 filiales et sous-groupe de Team Partners Group, qui partent en fumée. « La plupart des salariés n’ont connu que cette entreprise et travaillent ici depuis vingt, trente ans, poursuit la syndicaliste. Notre objectif est de faire en sorte qu’ils partent dignement, avec des indemnités supralégales convenables. »

Chez Presse informatique, l’hémorragie a commencé en 2006. Weinberg Capital Partners devient actionnaire principal : 50% de l’activité est alors délocalisée, notamment à Madagascar et au Maroc. Et les coupes commencent : le site de Cauvigny passe de 1000 à 600 puis 390 salariés. Le spécialiste de l’abonnement perd des gros clients comme « l’Express », « le Point » ou « Que choisir ». Jusqu’au 3 novembre, où le sous-groupe est placé en redressement judiciaire. Puis l’annonce de la fermeture du site de Cauvigny.

Le village du canton de Noailles perd ainsi son plus gros employeur, installé sur la commune depuis une trentaine d’années. Et ce n’est pas la première entreprise qui disparaît. Il y a trois ans déjà, le fabricant de câbles pour automobile Dura avait mis la clé sous la porte, laissant sur le carreau plus de 200 personnes. Aujourd’hui, il ne reste que Tekcable qui emploie une trentaine de salariés, en plus de quelques sociétés familiales et d’artisans. « C’est triste toutes ces entreprises qui disparaissent, commente Michel Vereecke, maire de la commune de 1200 habitants.

Parmi les gens du village, il y a plusieurs familles où les deux parents travaillent chez Presse informatique. Que vont-ils devenir ? » Et l’élu de penser à l’avenir. « Maintenant, il faut réfléchir à ce que l’on va faire de cet immense site de 4 ha. L’idéal serait d’y implanter une pépinière d’entreprises. » Les négociations avec la direction doivent commencer cette semaine.