Agco et Gima rationnalisent leur fabrication

, par Michel DECAYEUX

Usine nouvelle Le 26 novembre 2010

Le fabricant de tracteurs et le spécialiste des systèmes de transmission ont mis en place sur leur site de Beauvais (Oise) une organisation lean manufacturing.

Lundi 22 novembre, Massey Ferguson fête ses 50 ans dans le centre technologique flambant neuf de l’usine Agco, dans la zone d’activité de Beauvais (Oise). Le site, qui compte 2 200 salariés, est l’un des plus grands employeurs de Picardie. Il s’agit, en fait, de deux usines en une seule. Celle d’assemblage des tracteurs d’Agco, avec ses différentes marques Challenger, Fendt, Massey Ferguson et Valtra. Et celle du Gima (Groupement international de mécanique agricole). Fondé en 1994, Gima est une joint-venture entre Agco et Claas, pour lesquels il fabrique des transmissions (boîtes de vitesses et ponts arrière).

Plus de 820 000 tracteurs Massey Ferguson ont été produits sur ce site depuis 1960. C’est l’usine la plus importante du groupe Agco en Europe, qui exporte 85% de sa production dans plus de 140 pays. Aujourd’hui, les deux unités de production, Agco et Gima, finissent de mettre en place une organisation de type lean manufacturing. En 2009, Agco n’avait produit que 58 tracteurs par jour. En 2010, sa production est passée à 82 tracteurs par jour. Soit un tracteur qui quitte la ligne d’assemblage toutes les cinq minutes. Bardés de capteurs, ces tracteurs comptent plusieurs ordinateurs embarqués.

Agco a bouleversé l’organisation de ses ateliers... « Nous avons alloué 65 millions d’euros ces cinq dernières années à ces changements », résume Boussad Bouaouli, directeur de l’usine Agco. Tous les flux ont été revus. Autrefois transportées d’un atelier à l’autre, les pièces volumineuses sont désormais stockées à proximité de la ligne de l’assemblage, la ligne de fabrication des moteurs travaille en juste à temps et un petit chariot avec les composants destinés à chaque commande accompagne les moteurs. L’espace occupé par l’atelier de fabrication de moteurs a ainsi été divisé par deux.

Même effort de rationalisation chez Gima qui produit près de 20 000 transmissions par an, dont plus de 60% sont destinées à Agco, les autres étant envoyées à l’usine Claas du Mans (Sarthe). L’unité compte 916 salariés, dont plus de 100 ingénieurs. La nouvelle ligne d’assemblage a nécessité un investissement de 12,6 millions d’euros en 2010. Le bon sens est illustré ici avec la mise en place d’un magasin avancé qui joue le rôle d’un supermarché. Les composants nécessaires à chaque commande peuvent ainsi être rassemblés en temps masqué et transportés vers les lignes de production.

« Bien sûr, nous n’avons pas inventé la lune », concède Olivier Gourlaouen, directeur général de Gima. Ce transfuge de Renault, qui a pris en main en septembre 2010 les rênes de l’entreprise, sait de quoi il parle. « L’automobile utilise depuis longtemps ces approches. A une différence près : notre production est infiniment plus complexe. Quand on compte le nombre d’options possibles on se rend vite compte que chaque tracteur est en fait construit sur mesure. » Chez Agco, les temps d’assemblage sont raccourcis grâce au pré montage de certains sous-ensembles comme les cabines par exemple.