BEAUVAIS Gima : le conflit perdure

, par Michel DECAYEUX

CP Mardi 20 Avril 2010

Les ouvriers de Gima réunis en assemblée générale ont voté hier matin à main levée la reconduite de la grève menée par la CGT depuis une semaine.

« Nous continuons à revendiquer 2,8 % d’augmentation générale au 1er avril », confirme Joël Hardy, délégué syndical. Un conseil d’administration prévu hier a été annulé et la direction réitère sa volonté de ne pas aller au-delà de 2,4 % d’augmentation (1,8 % en avril puis 0,6 % en septembre). « On pense que le conflit prend une dimension politique et si c’est ça, on n’y peut pas grand-chose », concluait Philippe Delannoy, directeur des ressources humaines de Gima.

De leur côté, les autres syndicats présents chez Gima sont en attente. FO-GIMA a d’ailleurs rappelé à l’ordre sa hiérarchie : l’union départementale a dans un premier communiqué soutenu le mouvement. « Dès le départ, c’est uniquement la CGT qui est partie en grève », rappelle Daniel Lhernault, délégué Force ouvrière. Message reçu, la hiérarchie a renvoyé hier dans la journée un communiqué soutenant sa base. FO revendique 2,5% d’augmentation « mais on n’aurait pas été gêné de signer la propostion de vendredi à 2,4 % ».

« On n’était pas pour mettre un conflit en route », confirme Pierre Hoedd, délégué CFTC. Et chacun de mettre en avant sa volonté de négocier avant tout le plan de départs volontaires (PDV). 169 emplois seraient amenés à être supprimés via ce plan. « Il y a un ras-le-bol général. La politique salariale, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », commente Joël Hardy de la CGT.

BEAUVAIS Le bras de fer se durcit chez GIMA

L’avenue Blaise-Pascal est devenue un parking géant : les salariés voulant aller travailler sur les sites GIMA ou AGCO devaient s’y rendre à pied ce matin.

Les grilles de l’entreprise GIMA ont été rouvertes il y a à peine une heure. Les salariés grévistes les maintenaient fermées depuis 6h30 ce matin et empêchaient tout véhicule de rentrer tant chez GIMA que dans l’usine mitoyenne AGCO, clients et actionnaire du fabricant.

Tandis que les grévistes durcissent leur action sur le terrain, la direction répond par la loi : cinq élus CGT de l’entreprise sont cités à comparaître demain matin au tribunal de grande instance de Beauvais.

Les portes se sont rouvertes selon la demande de la direction pour que les négociations puissent reprendre. Une délégation de salariés était reçue ce matin à la direction départementale du travail et un médiateur de l’inspection du travail arrive sur site cet après-midi.

Notes dernière minute de FO GIMA ( La CGT voudrait refaire reprendre le travail avec 2.4%, elle organise un référendum).