Les Conti menacent de nouveau

, par Michel DECAYEUX

Le Parisien 31 mars 2010

CLAIROIX, LUNDI APRÈS-MIDI. Les Conti envisagent de multiplier les actions avant le procès au civil du 7 avril.

Les syndicats s’opposent à la volonté de la direction de leur faire reconnaître la validité économique de la fermeture de l’usine

C’est une nouvelle journée cruciale qui attend aujourd’hui les salariés de Continental, encore sous le choc de la proposition de reclassement de la direction. qui a proposé 60 postes d’opérateurs dans sa filiale de Bizerte en Tunisie à la moitié des 1 120 ex-salariés. Un em¬ploi rémunéré 137€par mois !

Cette proposition a été ressentie comme une véritable provocation et une humiliation par les ouvriers. Ce matin, les délégués syndicaux ont un rendez-vous téléphonique, avec la direction du manufacturier de pneumatiques allemand. Objectif : faire annuler le prochain comité d’établissement extraordinaire prévu le 9 avril à Metz, au cours duquel la direc¬tion compte faire accepter la validité au motif économique pour justifier la fènl1cture de l’usine de Clairoix.

[Empêcher que la fermeture du site pour motif économique soit validée

« Inacceptable » pour Xavier .Mathieu, délégué CGT et figure de proue de la lutte. Ce dernier : salarié protégé comme 49 autres de ses ex-collègues a reçu la lettre lui signifiant son licenciement lundi. Un courrier signé de l’inspection du travail qui valide le principe de la fermeture pour motif écono¬mique.

« C’est un scandale pur et simple. Pen¬dant des mois, ’les ministres ont dit : « c’est scandaleux de fermer continental » et aujourd’hui. Par le biais du ministère du Travail, ils donnent raison à la direction », s’indigne la CGT. Car cette reconnaissance de fait empêche les salariés licenciés d’attaquer l’entreprisedevant les prnd’hommes à titre individuel pour contester leur licenciement et obtenir des indemnités supplémentaires. Une trentaine d’ex- conti envisagent de saisir la justice, ce qui incite sans doute la direction à vouloir passer vite et en force.

Selon cette dernière, « les motifs économiques des licenciements avaient été reconnus parles représentants syndicaux eux-mêmes » lors de l’accord de fin de conflit signé en juin dernier. Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui garantit notamment une prime ex¬tralégale de 50 OOO€ à chaque salarié.

En attendant, les Conti se disent prêts à des actions coups de poing jusqu’à mercredi prochain, date à laquelle les six salariés condamnés à des peines d’amende pour le saccage de la sous -préfecture de Compiègne, survenu le 21 avril dernier,ont rendez-vous devant le tribunal civil. L’Etat réclame le remboursement des 63 000€ de dégâts