ONS-EN-BRAY (60) Débrayage massif chez Rieter

, par Michel DECAYEUX

Le courrier Picard 27 Février 2010

Après un plan de 56 licenciements, un plan d’allongement des heures mais pas des payes, provoque des débrayages chez le fabricant de produits acoustiques pour l’automobile.

Les deux équipes de jour de l’équipementier automobile Rieter à Ons-en-Bray, à l’ouest de Beauvais, ont débrayé massivement vendredi pour protester contre la proposition faite par la direction, le 22 février, dans le cadre de la négociation annuelle salariale « Près de 95 % des ouvriers nous ont suivis » a indiqué hier Jean-Luc Chatron, délégué syndical CGT et élu du personnel. Cette usine fabrique des produits d’isolation acoustique pour l’automobile et emploie 350 personnes.

Coup de semonce Leur direction, que nous n’avons pu joindre à Ons-en-Bray, leur a proposé une série de mesures « indissociables » comprenant notamment le passage de 38 à 40 heures hebdomadaires, le rachat d’une pause d’un quart d’heure et une révision de la prime de nuit, selon la CGT.

Toutes mesures aboutissant à des pertes de pouvoir d’achat, selon le syndicat, et concernant l’abandon d’une pause, à la dégradation des conditions de travail. « Quand il fait chaud, que les presses chauffantes s’ouvrent et que vous avez le visage maculé de fibres, ce sont déjà des conditions difficiles », a expliqué le délégué syndical pour justifier le refus d’abandonner cette pause.

La portée de ces débrayages, limités à la journée d’hier, est celle d’un « coup de semonce », a ajouté M. Chatron. La tactique syndicale tient compte en effet des réelles difficultés économiques du groupe suisse Rieter, dont le chiffre d’affaires a baissé de 40 % depuis 2007, passant de 205 millions d’euros à 130 millions.

L’une des six usines du groupe, celle de Rémy dans l’Oise, doit fermer prochainement. L’usine d’Ons-en-Bray est affectée par un plan de 56 licenciements, et 56 volontaires au départ font l’objet d’une négociation menée en parallèle. Quant à l’usine voisine de La Chapelle-aux-Pots, dont les 120 salariés fabriquent des produits acoustiques bitumineux, elle n’a pas été affectée par le mouvement, a confirmé son directeur joint hier après-midi.

La CGT de l’établissement d’Ons-en-Bray juge que « le plan social pour l’emploi se justifie au vu de la réalité économique, mais la réalité sur le terrain est tout autre. On travaille à 100 % de l’effectif à Ons-en-Bray » a expliqué M. Chatron.

La CGT s’oppose donc à ce que les dernières mesures salariales annoncées puissent fournir des heures pour remplacer celles effectuées par des ouvriers licenciés.

La prochaine négociation salariale est fixée au 15 mars