NOYON / COMPIÈGNE - Brézillon envisage de déménager

, par udfo60

Le courrier Picard - samedi 30 janvier 2010

L’entreprise de bâtiment, emblématique de Noyon et fondée par Max Brézillon, pourrait installer son siège social à Compiègne, en 2012. Quelque 163 salariés seraient déplacés.

L’information sera vécue comme un nouveau coup dur pour Noyon, si elle se confime dans les jours à venir : entreprise emblématique noyonnaise, le siège du constructeur Brézillon et ses 163 salariés pourraient quitter la ville pour s’installer à Compiègne, en 2012. Le transfert de cette filiale du groupe Bouygues aurait fait l’objet d’une option présentée en comité d’entreprise mardi dernier. Hier, la société se refusait à tout commentaire, par la voix de son directeur des ressources humaines, Bruno Martin : « Nous ne souhaitons pas communiquer pour l’instant ».

« Plusieurs sites ont été étudiés »

« C’est à croire qu’ils n’attendaient plus que Max Brézillon meurt ! », ironise un élu noyonnais, allusion au décès, survenu en août 2009, du « père » de l’entreprise, à l’âge de 87 ans. Ancien déporté, ce dernier, devenu par la suite conseiller général et régional, avait repris la petite société de bâtiment familiale fondée dans les années 1930, avant de la développer et d’en faire ce qui est aujourd’hui un établissement de près de 1 250 salariés en Picardie et en Île-de-France. Cinq cents d’entre eux dépendent directement du siège de Brézillon, rue du Moulin-Saint-Blaise. Un quart des employés de ce site habitent dans le Noyonnais.

La prudence restait malgré tout de mise, hier, du côté de la municipalité de Compiègne : « La décision doit d’abord être prise puis annoncée par l’entreprise, et seulement par elle. Nous savons simplement qu’elle cherche à se rapprocher d’autres entités du groupe, affirme Michel Foubert, premier adjoint. Plusieurs sites ont été étudiés, mais on ne sait pas sur lequel elle portera son choix. Il faut donc demeurer extrêmement prudent ». Les salariés de Noyon sont d’ailleurs eux-mêmes dans l’incertitude : « On entend tous ces bruits depuis plusieurs semaines, confie l’un d’eux, mais sans aucune confirmation ». La convention annuelle de Brézillon, prévue mardi prochain, risque de connaître un climat inhabituel.

La pilule s’annonce dure à avaler pour la cité de Calvin, déjà confrontée à la fermeture d’une industrie phare, Rigida, en septembre, et au départ d’Intersnack-Bahlsen, le mois dernier.