Comment Laurent Berger est devenu le premier opposant à Emmanuel Macron

, par Michel DECAYEUX

09 mars 2019 Le Monde

Depuis le début du quinquennat, le secrétaire général de la CFDT tente de s’inscrire dans une opposition constructive au chef de l’Etat pour rénover la social-démocratie.

Ne dites pas à Laurent Berger qu’il fait de la politique, il vous répondra que « la CFDT assume ce qu’elle est : un syndicat de transformation sociale ». Ne lui rétorquez pas qu’il est en train de s’imposer comme l’opposant numéro un au chef de l’Etat dans le camp de la social-démocratie moribonde, il vous assurera la main sur le cœur qu’il n’est « ni dans le combat politique ni dans une opposition à Emmanuel Macron, mais dans une démarche constructive ». Et pourtant, à 50 ans, le secrétaire général de la CFDT est en train de changer de stature.

Naguère discret, le syndicaliste occupe le devant de la scène politique, comme s’il était le dernier survivant de la famille sociale-démocrate mise en déroute par l’élection du candidat d’En marche ! Son dernier coup d’éclat ? La publication, mardi 5 mars, d’un « pacte social et écologique » soutenu par dix-neuf organisations, comportant soixante-six propositions concrètes, doublée d’un entretien croisé dans Le Monde avec l’ex-ministre de la transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. L’emblématique défenseur de l’environnement avait dit oui à Emmanuel Macron en mai 2017, avant de quitter le gouvernement en août 2018, estimant n’avoir pas les moyens de son action.

Ce que proposent aujourd’hui les deux hommes est un véritable manifeste politique centré sur la compatibilité entre l’écologie et le social avec des propositions qui sont autant de contestations de l’action en cours : plus grande progressivité de l’impôt, taxation des hauts patrimoines, fin des dérogations bénéficiant aux revenus du capital, etc. En plein grand débat national, le texte aurait dû être logiquement porté par la gauche réformiste, si celle-ci n’était sortie exsangue de l’élection présidentielle.

COMMENTAIRE : MÊME DÉMARCHE POUR LA CFDT QU’EN 1968 OÙ ELLE S’INSCRIVAIT DANS UNE POLITIQUE AUTOGESTIONNAIRE ET DE PROPOSITIONS GOUVERNEMENTALES.

A S’Y MÉPRENDRE DANS LE CONTEXTE ACTUEL, C’EST CE QUE VEULENT CERTAINS « GILETS JAUNES » AVEC LE RIC

POUR LA CFDT EST-CE UN RETOUR AUX SOURCES ?

AU FAIT : « LA CFDT SYNDICAT DE LA TRANSFORMATION SOCIALE », C’EST EFFECTIVEMENT L’ACCOMPAGNEMENT POLITIQUE DE LA SOCIÉTÉ, CE N’EST PLUS LA DÉFENSE DES SALARIÉS, DE LA CLASSE OUVRIÈRE. C’EST ACCEPTER CE QUE LES DÉCIDEURS DE LA FINANCE INTERNATIONALE VEULENT IMPOSER AU MONDE.