Infos Revue de Presse Semaine 11

, par Michel DECAYEUX

CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine 11 du 12 au 17 – 03 - 2018

PATRONAT Ils veulent tous être patron du Medef ! LE 13/03/2018 UN Les candidatures à la succession de Pierre Gattaz à la présidence du Medef se sont multipliées ces derniers jours, portant à huit le nombre de candidats. Tour d’horizon des têtes d’affiche ou des candidats moins connus. Et de huit ! Huit candidats se sont déjà fait connaître pour succéder à Pierre Gattaz à la tête du Medef. Du jamais vu ! Et ce n’est peut-être pas fini, puisque les postulants ont jusqu’au 3 mai pour se manifester. "C’est très bien ! a commenté mardi 13 mars Pierre Gattaz, lors de sa conférence de presse mensuelle. Une campagne, c’est un moment de respiration, on se pose collectivement plein de questions, sur le rôle du Medef… " Le prochain président de l’organisation patronale devra composer avec un président de la République, Emmanuel Macron, aux positions favorables aux entreprises. "J’ai fait cinq ans face à François Hollande, avec des attaques répétées, des contraintes complémentaires à gérer, des taxes à éviter (…) très souvent, trop souvent, en défensif, analyse Pierre Gattaz. Le rôle du Medef va changer, vers un rôle plus économique que social." Son seul regret : qu’aucune femme ne soit candidate. Il lance d’ailleurs un appel aux femmes chef d’entreprise pour qu’elles se lancent. Tour d’horizon des candidatures déclarées. GOUVERNEMENT Heures supplémentaires : l’allégement de la fiscalité confirmé « à l’horizon 2020 » 12/03/2018 AFP Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, invité dimanche matin du « Grand rendez-vous » de CNews, Europe 1 et Les Échos, a confirmé que la suppression annoncée des cotisations sur les heures supplémentaires serait effective « à l’horizon 2020 ». « Il faut que le travail paie mieux ». Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, invité du « Grand Rendez-vous » Europe 1-Les Echos-CNEWS ce dimanche matin, a défendu la philosophie du gouvernement sur ce sujet, assurant que l’allégement de la fiscalité sur les heures supplémentaires, promis par Emmanuel Macron pendant sa campagne, serait effectif « en 2020 ». « Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’était engagé à dire qu’il fallait supprimer les cotisations sur les heures supplémentaires », a-t-il rappelé. Pourquoi pas plus tôt ? Parce que « nous avons aussi une question de sérieux budgétaire à tenir, nous avons une trajectoire, des engagements que nous avons pris vis-à-vis de nos partenaires européens », a répondu le porte-parole. Une mesure soumise à conditions... Le 6 février, le Premier ministre Édouard Philippe avait évoqué lui-même la « désocialisation » des heures supplémentaires, c’est-à-dire la suppression des cotisations des employeurs et des salariés, à l’horizon 2020. « Le plus tôt sera le mieux, si ça peut être fait en 2020, nous le ferons en 2020 », avait embrayé le lendemain le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Les deux hommes avaient cependant insisté sur le fait que la mise en place de cette mesure dépendrait de l’état des finances publiques. « On a trop joué avec dans le passé (...) Creuser la dette, c’est jeter de l’argent par les fenêtres », avait averti le ministre de l’Économie, dans le sillage du premier ministre qui, la veille, avait rappelé qu’il faudrait dégager « des marges de manœuvre dans le financement de la protection sociale » et que « les choses » aillent mieux. . et qui ne marque pas un retour à la loi Tepa Ce projet de l’exécutif ne s’apparente cependant pas à un retour pur et simple à la loi Tepa (Travail, emploi, pouvoir d’achat) mise en place en août 2007 par Nicolas Sarkozy et supprimée en septembre 2012 par son successeur François Hollande. Le précédent dispositif prévoyait en effet une exonération d’impôt sur le revenu et de cotisations sociales pour les salariés, un abattement de charges sociales pour les entreprises, ainsi qu’une majoration de la rémunération dans les petites entreprises. Dans le projet du gouvernement actuel, il n’est question que du rétablissement des exonérations de charges sociales. Ce qui représenterait tout de même un manque à gagner de 3 milliards d’euros pour l’État, selon une étude de l’OFCE, contre un peu plus de 4,5 milliards pour la version Tepa. Pas de « cagnotte fiscale » à redistribuer Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs rejeté ce dimanche l’idée d’une « cagnotte fiscale » qui pourrait être utilisée pour améliorer le pouvoir d’achat des Français, avec l’amélioration de la croissance et de meilleures rentrées fiscales. « Considérer qu’il y a une cagnotte dans un pays qui depuis plus de 40 ans vote un budget en déséquilibre, qui a accumulé quasiment 100% de la richesse nationale en dette, ce n’est pas une cagnotte », a-t-il déclaré.

Les députés rabotent leur prime post-mortem 16/03/2018 Le parisien L’allocation pour frais funéraires bénéficiant aux députés et leur famille passera de 18255 euros maximum à 2350 euros.

Si les citoyens naissent libres et égaux en droit, quand ils meurent, en revanche, c’est une autre histoire... L’un des avantages accordé aux députés consiste à verser à leurs ayants droit une « allocation pour frais funéraires » au moment de leur décès. Elle était également attribuée en cas de mort de l’époux, de l’épouse, ou des enfants, et les députés en bénéficiaient même après avoir quitté leur siège. Cette allocation n’a pas d’équivalent dans les régimes de la Sécurité sociale de la fonction publique ou des salariés. Seules quelques entreprises accordent ce type de « prime » post-mortem à leurs employés pour couvrir les frais de leurs obsèques Pour les heureux pensionnaires et ex-pensionnaires de l’Assemblée nationale, jusqu’à présent, ce montant pouvait atteindre 18 255 euros, soit trois mois de pension à taux plein d’un ancien député. Une dépense de 573 000 euros en 2017 Ainsi, le montant global de cette allocation a représenté 573 000 euros en 2017. Une dépense difficile à justifier pour une majorité soucieuse de « rapprocher la situation des députés du droit commun », dans un contexte d’austérité budgétaire Le bureau de l’Assemblée a donc validé mercredi une réforme des modalités de prime post-mortem des députés. Désormais, les conjoints de ces derniers percevront une somme forfaitaire de 2 350 euros. Un montant calqué sur l’indemnité funéraire versée au Parlement européen, autant qu’un véritable coup de rabot sur cet avantage accordé aux députés. En France, le tarif moyen d’une inhumation (tarif global pour préparation, cercueil, toilette, porteurs, corbillard...) s’élève à 3 500 euros. Une décision qui fait tousser plus d’un ancien député. Une décision qui fait tousser plus d’un ancien député. Sur le fond – « On pourrait avoir un peu de considération pour les élus au moment de leur décès », grince l’un d’eux – comme sur la forme. Les « anciens » n’auraient pas été consultés au moment de la préparation de cette réforme. Commentaire / Surprise, surprise pour bon nombre de concitoyens ! C’est la moindre des choses qu’ils se mettent un coup de « rabot » !

EMPLOI

Les créations d’emplois salariés au plus haut niveau depuis 2007 13/03/2018 AFP La France a créé 268.800 emplois salariés en 2017. Tous les secteurs affichent de bonnes performances, y compris l’industrie qui renoue avec les créations d’emplois pour la première fois depuis le début des années 2000. Les emplois dans la fonction publique sont en revanche en berne. L’embellie sur le front de l’emploi et de la croissance semble se confirmer. Selon les données définitives de l’Insee dévoilées ce mardi, la France a créé 268.800 emplois salariés l’an dernier, du jamais vu depuis 2007. Ce chiffre, en progression de 1,1% sur un an, marque une nette progression dans le privé par rapport aux années précédentes : en 2016, 236.300 avaient été créés et 103.100 en 2015. Les créations nettes d’emploi salarié ont notamment augmenté en fin d’année dernière avec 72.700 postes en plus au quatrième trimestre (+0,3%). Au total, la France comptait 25,07 millions de salariés à fin 2017. Un tournant s’est notamment opéré dans l’industrie. Ce secteur, jusqu’ici destructeurs d’emplois, en a créé 6400 au quatrième trimestre. Cela n’était pas arrivé depuis 2001. Même mouvement dans la construction. La reprise se confirme dans ce secteur avec une accélération des embauches en fin d’année dernière. Au quatrième trimestre, 13.200 emplois ont été créés après +2500 le trimestre précédent. « Sur un an, la hausse est de +30.100 (soit +2,3 %), la plus forte depuis 2007 », souligne l’Insee. L’agriculture a aussi vu ses effectifs augmenter (+5000 sur un an).

Des destructions dans la fonction publique

De manière générale, ce sont les services marchands qui tirent l’emploi vers le haut. En fin d’année, 59.700 postes ont été créés dans cette branche. « Sur un an, ces secteurs portent la grande majorité des créations nettes d’emplois salariés : +225.700, soit +1,9 %», précise l’Insee. Plus de 12 millions de personnes travaillent ainsi dans ces secteurs, dont plus de 743.000 en intérim. L’emploi intérimaire affiche d’ailleurs une nette hausse au quatrième trimestre (+15.400) et sur l’ensemble de l’année 2017 (+56.200, soit +8,2%). Hors intérim, le secteur marchand progresse toutefois nettement : +44.300 emplois au quatrième trimestre et +169.500 sur l’ensemble de l’année. Seul point négatif : la fonction publique. Au quatrième trimestre, les destructions d’emplois se sont accélérées : -9600 postes contre -7900 au trimestre précédent. Sur l’ensemble de l’année, 8900 postes ont disparu alors que le public en avait créé 24.100 sur les douze mois à fin 2016. L’Insee pointe du doigt la baisse du nombre de contrats aidés. Pour rappel, le gouvernement souhaite remplacer ces derniers par des « parcours emploi compétence » avec des employeurs « sélectionnés ». En attendant, cette chute dans la fonction publique a largement contribué à la destruction de 7700 postes dans le secteur des services non marchands au quatrième trimestre. Malgré cette ombre au tableau, les créations d’emploi ont eu un impact positif sur le taux de chômage. Ce dernier a reculé de 1,1 point l’an dernier à 8,9% selon le BIT. L’autre bonne nouvelle, selon l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale(Acoss), se trouve du côté des salaires. La masse salariale dans le secteur privé a augmenté de 1% au quatrième trimestre 2017 et affiche une hausse de 4% sur un an.

ECONOMIE

Les 25 nations qui produisent le moins de richesses par habitant en 2018 15/03/18 JDN Classement PIB : les pays les plus pauvres du monde Sans surprise, la très grande majorité des vingt-cinq pays les plus pauvres du monde en 2018 se situe sur le continent africain. Ces économies totalisent un produit intérieur brut (PIB) de 286 milliards de dollars, soit 18 milliards de plus qu’en 2017. Un chiffre qui, rapporté aux 471,1 millions d’habitants qui peuplent ces pays en 2018, ne représente que 607,06 dollars. A titre de comparaison, le PIB par habitant de la France s’élève à 42 419 dollars en 2018. Tableau en annexe

INTERNATIONAL Japon pourquoi Toyota ne cède que 10 euros de hausse de salaire à ses employés japonais 15/03/2018 AFP Malgré des profits records et les appels du gouvernement, les entreprises nippones rechignent encore à augmenter leurs employés. Sur l’année fiscale qui s’achèvera à la fin du mois, Toyota devrait enregistrer les plus gros profits de son histoire. Le constructeur mise sur un chiffre d’affaires de 29.000 milliards de yens sur les douze mois de l’exercice et un bénéfice net de 2.400 milliards de yens, soit... 18,3 milliards d’euros. Du jamais vu.

EUROPE UE : Les salariés européens de plus en plus stressés

Près de 20% des employés français ressentent de la tension psychologique quotidiennement. Le constat est plus inquiétant en Allemagne, où ils sont plus de la moitié à déclarer en ressentir au moins une fois par semaine, selon une étude menée par le spécialiste des ressources humaines ADP. Les salariés européens sont sous pression. C’est ce qui ressort de l’étude « The Workforce View in Europe 2018 » menée par ADP, le leader mondial des solutions de ressources humaines. Celle-ci indique que « les employeurs européens montrent un manque d’intérêt flagrant pour la santé psychique de leurs collaborateurs ». Ainsi selon l’étude, 18% des salariés européens disent souffrir quotidiennement du stress au travail, soit une hausse de 5% en un an, précise ADP. Trois sur dix envisageraient de changer d’emploi à cause du stress.

Les salariés français parmi les plus stressés Selon l’étude d’ADP, la Pologne est le pays d’Europe où les salariés sont le plus sous pression psychologique. Près de 27% d’entre eux disent en souffrir quotidiennement. Viennent ensuite les Français et les Britanniques, qui sont respectivement 20% à la subir fréquemment. 55% des employés allemands disent en ressentir « entre une à six » fois par semaine. À l’inverse, c’est aux Pays-Bas que l’on travaille le plus sereinement : « seulement » un salarié sur dix déclare ressentir du stress au travail chaque jour. Par ailleurs, ADP indique que « les salariés italiens sont les plus nombreux à affirmer que le stress les incite à chercher un nouvel emploi (40 %) ». Les Français sont juste derrière, avec 36%.

L’étude précise cependant qu’avec l’âge, la pression psychologique au travail semble diminuer. « 37% des 16-24 ans envisagent de changer de poste en raison du stress, contre seulement 17 % des 55 ans et plus ». Elle révèle par ailleurs que ce sont les femmes qui en souffrent le plus, 19% déclarant se sentir stressées chaque jour, contre 16% chez les hommes.

Un bien-être mental négligé par les employeurs Selon les résultats de l’enquête d’ADP, près de 14% des salariés européens interrogés estiment que leur entreprise ne s’intéresse « pas du tout » à leur bien-être mental. Tandis que plus d’un tiers (34%) pense qu’elle s’y intéresse « peu ». En revanche, 46% pensent que leur employeur porte attention à leur bien-être psychologique et 6% qu’il est « très intéressé » par celui-ci. Pour obtenir ces données, ADP a proposé aux personnes interrogées de juger l’état de préoccupation de leur employeur vis-à-vis de leur bien-être mental, sur une échelle d’un à dix. L’analyse des scores moyens montre « que les attitudes varient considérablement en Europe », indique le groupe. En effet, les salariés néerlandais donnent la note moyenne de 6,14 (préoccupé), quand les Polonais ne concèdent qu’un maigre 3,87 (pas du tout préoccupé), la moyenne européenne étant de 5,47. Pour le président d’ADP en France et en Suisse, « si un certain niveau de stress au travail est courant, presque naturel, il est important qu’il ne devienne pas incontrôlable ». Il estime par ailleurs que « le stress au travail est l’une des premières causes d’absentéisme au travail ». Ainsi, selon lui, « soutenir son personnel n’est pas uniquement la bonne chose à faire : c’est aussi un véritable investissement.

Italie les inégalités sociales ne cessent de s’accroître 15/03/2018 les échos Quelque 23 % des Italiens risquent de passer sous le seuil de pauvreté. Une hausse de 3,5 points en deux ans malgré le retour, timide mais réel, de la croissance. La peur et la colère ont été les deux moteurs qui ont propulsé les deux partis antisystème lors des dernières élections législatives en Italie . Au nord, qui a promu la Ligue, celles du déclassement social et de l’appauvrissement des classes moyennes, avec une globalisation qui rime souvent avec délocalisation dans des régions denses en PME/PMI. Au sud, qui a fait triompher le M5S, celles de l’abandon de la part d’un pouvoir central qui ne fait pas figurer au rang de ses priorités un Mezzogiorno accusant de profonds retards économiques et d’infrastructures. Le taux de chômage y est le triple de celui enregistré dans les régions septentrionales et le taux de pauvreté bien plus important. 23 % des Italiens au seuil de la pauvreté Celui-ci a atteint un niveau record au niveau national, 23 % des Italiens risquant aujourd’hui de passer sous le seuil de pauvreté. Une hausse de 3,5 % en deux ans malgré le retour, certes timide mais néanmoins réel, de la croissance .

JURISPRUDENCE

SOCIAL

SNCF, l’heure de vérité syndicale le 15/03/2018 AFP Les syndicats sont d’accord : ils sont contre la réforme de la SNCF et veulent une grève. Mais ils sont incapables de trouver une date de mobilisation... Ils n’ont pas de mots assez durs contre le projet de loi sur la réforme de la SNCF examiné en conseil des ministres ce mercredi 14 mars. C’est même le seul point sur lequel ils s’accordent. « Il est très probable qu’on ressorte avec une annonce de grève reconductible », selon la CGT, numéro un à la SNCF. « On va vers un bras de fer, c’est clair », assure le secrétaire général de l’Unsa, deuxième syndicat de l’entreprise publique. Et le troisième, SUD Rail, appelle de ses vœux « une grève reconductible et dure face à un gouvernement dur et inflexible ». Même la CFDT durcit le ton vis-à-vis du gouvernement : « On va droit dans le mur avec une telle méthode. Cela va durcir les positions, prévient le patron de la section cheminots. Les réunions de concertation sont stériles. On va réellement vers une mobilisation. » Ils n’ont pas de mots assez durs contre le projet de loi sur la réforme de la SNCF examiné en conseil des ministres ce mercredi 14 mars. C’est même le seul point sur lequel ils s’accordent. « Il est très probable qu’on ressorte avec une annonce de grève reconductible », selon la CGT, numéro un à la SNCF. « On va vers un bras de fer, c’est clair », assure le secrétaire général de l’Unsa, deuxième syndicat de l’entreprise publique. Et le troisième, SUD Rail, appelle de ses vœux « une grève reconductible et dure face à un gouvernement dur et inflexible ». Même la CFDT durcit le ton vis-à-vis du gouvernement : « On va droit dans le mur avec une telle méthode. Cela va durcir les positions, prévient le patron de la section cheminots. Les réunions de concertation sont stériles. On va réellement vers une mobilisation. » Une fois lâchés les grands mots, la première des tâches, lors de l’intersyndicale qui se réunit ce jeudi, consistera à s’accorder sur une simple date pour une journée d’action, ce qui s’est révélé impossible au cours de la précédente réunion, fin février. Division, quand tu nous tiens ! On comprend mieux pourquoi des tracts de la CGT célébraient avec émotion la victoire remportée en juin 2014 par les cheminots suédois. Certes, dans ce pays pourtant peu suspect d’ultralibéralisme, la fin du monopole sur le transport des passagers remonte à 2010. Mais ce qui fait rêver les cégétistes, c’est le syndicat unique : « Pas de division possible, pas de possibilité d’opposer les uns aux autres », dit un tract qui regrette « la faiblesse chronique du syndicalisme français, marqué, a contrario, par un émiettement mortifère ». À peine mieux que les Turcs !

Ah, la Suède ! Le taux de syndicalisation, même s’il a baissé au cours des vingt dernières années, y est proche de 70 %, surpassé seulement au Danemark et en Finlande. En France, il n’était déjà pas élevé dans les années 1980, entre 18 et 19 %, mais il a diminué de près de moitié depuis. Si bien que le pays de la CGT, de la CFDT, de SUD et de l’Unsa est l’avant-dernier de l’OCDE, juste devant… la Turquie !Si l’évolution quantitative des adhérents est désastreuse, le bilan des mobilisations ne l’est pas moins depuis l’élection d’Emmanuel Macron : pas un sujet de contestation qui permette de mobiliser les foules. Les grandes centrales comptent donc se refaire une santé grâce à la SNCF. C’est risqué : sept Français sur dix sont favorables à la suppression du statut des cheminots.

Retraités et professionnels de l’aide aux personnes âgées se mobilisent AFP jeudi 15 mars 2018 Dans la rue comme dans les maisons de retraite, les seniors seront au centre de l’attention jeudi : les professionnels de l’aide aux personnes âgées sont appelés à se mobiliser pour réclamer plus de moyens humains, les retraités pour défendre leur pouvoir d’achat. Augmenter les effectifs "urgemment". C’est la "priorité" pour l’intersyndicale appelant à la grève dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), les services d’aide à domicile, hôpitaux gériatriques et autres structures en charge du grand âge, moins de deux mois après une première mobilisation très suivie fin janvier. "On ne peut plus admettre que des personnes âgées ne soient pas douchées régulièrement", que leurs repas soient expédiés, résume Mireille Stivala (CGT) au nom de neuf autres syndicats (FSU, Fédération autonome Fonction publique, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, Solidaires, Union fédérale action sociale et Unsa) et de l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Alors qu’un rassemblement est organisé à 13H00 sous ses fenêtres à Paris, la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, s’est engagée à recevoir une délégation, "théoriquement" jeudi, espère Luc Delrue (FO), saluant "un bon point". Les revendications : meilleurs salaires et conditions de travail, abrogation de la réforme du financement des Ehpad... Et surtout un ratio d’un salarié tous personnels confondus pour un résident, contre 0,6 en moyenne actuellement. Une demande qui serait "pratiquement" satisfaite si la proposition de doubler le ratio de soignants en quatre ans, formulée dans le rapport de deux députées, était mise en œuvre. Soit plus de 200.000 recrutements, pour un coût de 7 à 10 milliards d’euros, selon Monique Iborra (LREM) et Caroline Fiat (LFI). Mais la ministre a déjà fait savoir que la France n’avait "pas les moyens budgétaires" de garantir le ratio d’un pour un. Les deux députées réclament également la suspension du volet controversé de la réforme du financement des Ehpad. Outre le déblocage de 50 millions d’euros pour les structures en difficulté, Agnès Buzyn promet de "neutraliser les effets négatifs" de la mesure qui a fait "20 à 25% de perdants". Elle n’exclut pas des "ajustements" en fonction des pistes que doit lui remettre un médiateur fin mars, période à laquelle elle présentera une feuille de route globale pour la prise en charge du vieillissement.
 ’Pour les jeunes’ - "Ni privilégiés ni assistés", les retraités sont de leur côté invités à se rassembler partout en France pour dire non à la "baisse de leurs pensions", à l’appel de neuf syndicats (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA). A Paris, le cortège partira de Montparnasse en direction des Invalides. "On s’attend à un gros succès", assure Didier Hotte (FO). "Autant qu’en septembre", quand des milliers de retraités avaient manifesté dans tout le pays pour dénoncer la hausse de 1,7% de la CSG - prévue pour 60% d’entre eux à compter de janvier - destinée à compenser la suppression des cotisations chômage et maladie du privé. Car les premières ponctions se sont fait sentir. Et ont parfois suscité "l’incompréhension" de retraités qui, malgré des pensions inférieures à 1.200 euros par mois, ont dépassé les plafonds (1.841 euros pour un couple) en raison des revenus de leur conjoint et/ou locatifs, explique M. Hotte. Interpellé mercredi à Tours, Emmanuel Macron a redit qu’il "assumait" ses réformes et demandé "un effort pour aider les jeunes actifs". "Il y en a qui râlent et qui ne veulent pas comprendre, c’est la France", a-t-il remarqué. "L’effort est déjà largement fait", estime M. Hotte, citant les motifs de mécontentement des dernières années (gel des pensions, suppression de la demi-part des veuves, etc...). Revalorisées de 0,8% en octobre, les retraites ne le seront plus avant janvier 2019 au profit d’une augmentation du minimum vieillesse. "On n’est pas une génération dorée", s’indigne Michel Salingue (FGR-FP), soulignant que la pension moyenne s’élève à 1.300 euros.

Retraites : une étude relance le match public-privé 12 mars 2018 Le Parisien Les fonctionnaires perdraient en moyenne 179 € de retraite par mois en passant au régime général. Seul un tiers gagnerait à être aligné sur les règles du privé. À dix jours de la mobilisation des fonctionnaires, l’Ifrap (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), un cercle de réflexion libéral, doit publier lundi matin une étude choc sur ce que donnerait l’alignement des retraites du public sur le privé. Un sujet miné pour le gouvernement qui doit présenter au printemps sa feuille de route pour la refonte des nombreux régimes actuels en un système unifié. Avant ce big bang des retraites promis par le candidat Macron mais repoussé à la mi-2019, « il faut bien savoir d’où l’on part en termes d’écarts entre le public et le privé dans la perspective de la future réforme qui donnera à tous les mêmes droits à pension pour chaque euro cotisé », explique Agnès Verdier-Molinié, la directrice de l’Ifrap. L’étude passe donc au crible 4 004 cas de fonctionnaires d’État (hors militaires et catégories civils actives) nés entre1954 et 1962 et à jour de cotisation à leur départ à la retraite à 62 ans. Si on leur appliquait les règles du régime général et des complémentaires Agirc-Arrco, leur pension fonderait de… 21 % sur le salaire de base et de 7,7 % si l’on intègre les primes. Soit, au final, un manque à gagner de 179 € par mois sur une pension moyenne de 2 321 €. Relever l’âge de la retraite à 65 ans La preuve, selon l’Ifrap, qu’il faut réformer au plus vite le « mille-feuille » des retraites au nom de l’équité entre salariés du public et du privé. Proche des milieux patronaux, le think tank plaide pour l’abandon dès 2022 des régimes spéciaux (fonctions publiques, SNCF, RATP, EDF…) au profit d’un régime unique par points et relevant l’âge de départ à 65 ans, ce qui permettrait « 13,8 milliards d’économies d’ici à 2025 ». Problème : comparant les régimes du public et du privé, le Conseil d’orientation des retraites (COR) avait abouti en 2015 à la conclusion inverse. Selon le COR, la pension des fonctionnaires nés en 1958 serait bonifiée en moyenne de 2,4 % par le régime général et plus de la moitié d’entre eux (53 %) gagneraient à être alignés sur le privé contre un tiers seulement de gagnants pour l’Ifrap.

 », Pourquoi un tel écart ? Question de méthodologie, répond Agnès Verdier-Molinié. Exemple : « Notre échantillon ne porte que sur des agents ayant effectué toute leur carrière dans la fonction publique avec une retraite à taux plein sans décote, ni surcote alors que le COR prend aussi en compte des poly-affiliés qui peuvent avoir travaillé dans le privé. » Enseignants et cheminots, les plus désavantagés Pour tenter d’y voir plus clair, nous avons demandé à l’Ifrap de nous détailler trois cas précis de fonctionnaires. Verdict : seule Martine*, employée dans un ministère et payée 2 400 € bruts, trouverait un avantage de 58 € par mois à passer au régime général. « Dans le privé, le taux de remplacement est plus favorable aux petites rémunérations indique la patronne de l’Ifrap. Secrétaire administratif, Raphaël* ne s’en sort pas trop mal : il ne perdrait « que » 66 € par mois sur une retraite de 2024 €. Grande perdante de l’opération, Claire*, professeur certifiée payée 4 500 bruts verrait sa pension de 3 104 € par mois écornée de 337 €. « Les plus pénalisés seraient clairement les profs qui ont une part de primes moins importante que les autres fonctionnaires d’État », estime Agnès Verdier-Molinié. Idem pour les agents SNCF si l’on croit le cas d’Éric* décortiqué pour nous par l’Ifrap hors du cadre de son étude et qui devrait faire une croix sur plus de 160 € de pension par mois. Coïncidence : les deux populations les plus désavantagées selon l’Ifrap par l’alignement de leur retraite sur celle du privé, les enseignants et les cheminots, seront aussi celles qui devraient fournir les gros bataillons de la mobilisation du 22 mars pour la défense du service public.

SNCF : 36 jours de grève répartis sur trois mois, l’étrange calendrier du mouvement cheminot 16/03/18 AFP L’intersyndicale a tranché : une grève deux jours sur cinq, pendant trois mois, pour s’adapter au processus des ordonnances. L’intersyndicale des cheminots a opté jeudi 15 mars au soir pour un mouvement dur contre la réforme de la SNCF, au format inhabituel : une grève au rythme de "deux jours sur cinq" d’avril à juin. "L’intersyndicale constate que le gouvernement n’a aucune volonté réelle de négocier", a déclaré Laurent Brun, secrétaire national de la CGT Cheminots, principal syndicat de la SNCF, après plus de deux heures de réunion avec les trois autres syndicats représentatifs du groupe, l’Unsa, SUD-Rail et la CFDT Cheminots. "Face à un gouvernement autoritaire, il sera nécessaire d’être en capacité de tenir un conflit intensif, sur une très longue durée." C’est "une mobilisation innovante", a souligné Didier Aubert (CFDT Cheminots, 4e syndicat). La grève doit courir du 3 avril au 28 juin, c’est-à-dire comprendre les vacances de printemps et les différents ponts du mois de mai. En tout, comme RTL en a eu la confirmation ce vendredi matin, la grève s’étalera sur 36 jours, sur un rythme immuable : deux jours de mobilisation, suivis de trois jours de service normal.

Le calendrier des jours de grève dépendra maintenant de la réaction du gouvernement, a précisé Laurent Brun ce vendredi matin sur RTL : "Les conséquences pour les usagers seront nulles si le gouvernement recule. L’intelligence, c’est de retirer le projet." Pourquoi deux jours sur cinq ? "Ce système vient du processus des ordonnances : la loi de ratification interviendra dans trois mois, nous couvrons donc l’ensemble du processus afin de peser dessus", explique le cégétiste, qui reconnaît que SUD-Rail était de son côté plutôt favorable à une grève immédiate et reconductible. "Le frontal est un coût important pour les salariés, et tenir trois mois en reconductible pur était intenable." Il est cependant à craindre qu’une grève deux jours sur cinq ait également un impact sur le bon fonctionnement du service les autres jours de la semaine. "Le gouvernement essaie de nous mettre au pied du mur, nous réagissons de la même manière", réplique Laurent Brun.

Troisième syndicat de la SNCF, SUD-Rail a précisé qu’il souhaitait que les salariés grévistes décident eux-mêmes en assemblée générale le 4 avril s’ils veulent une grève reconductible tous les jours ou "s’ils s’inscrivent dans ce calendrier". Le syndicat "posera un préavis de grève reconductible pour permettre aux salariés de décider", a indiqué à l’AFP son porte-parole Erik Meyer. "Incompréhensible", juge le gouvernement Estimant la grève "un peu décalée par rapport à la concertation qui est engagée" avec le gouvernement, le patron de la SNCF Guillaume Pepy a assuré au journal télévisé du soir de TF1 que c’était "une mauvaise nouvelle, une mauvaise chose pour les 4,5 millions de Français qui prennent le train tous les jours". La ministre des Transports Elisabeth Borne a déploré sur BFMTV une "décision qui manifestement vise à pénaliser les usagers", la jugeant "incompréhensible". Dans la matinée, les dirigeants de la SNCF lui avaient remis un "programme de travail" contenant sept piliers, bases du "projet stratégique" qu’ils doivent présenter en juillet. Le Premier ministre Edouard Philippe a demandé à la SNCF d’"aligner ses coûts sur les standards européens", quand "faire rouler un train en France coûte 30% plus cher qu’ailleurs". Guillaume Pepy a cité les grands sujets qu’il comptait aborder d’ici l’été : encourager la polyvalence des métiers et "bâtir les métiers de demain", rendre l’organisation du travail plus souple notamment au plan local, renforcer la productivité industrielle, décentraliser le dialogue social et réduire les coûts. Autant de sujets de friction avec des organisations syndicales, déjà échaudées par la présentation mercredi en conseil des ministres du projet de loi permettant le recours à des ordonnances pour accélérer la réforme du secteur ferroviaire. Le texte prévoit notamment "l’arrêt des recrutements au statut (de cheminot) des nouveaux agents", un casus belli pour les syndicats. Elisabeth Borne doit rencontrer ce vendredi matin, tour à tour, les quatre syndicats ferroviaires dans les locaux du ministère chargé des Transports. Il y a "beaucoup de sujets à négocier" : les "dates de l’ouverture à la concurrence", "les parcours de carrière", "l’organisation de la SNCF", a-t-elle rappelé . Interrogation : Est-ce qu’après le transport low-cost du rail, C’est la grève low-cost ?

Les retraités dans la rue : « On a travaillé, fait des sacrifices et on nous en demande toujours plus » le 15/03/2018 AFP A Paris, plusieurs milliers de retraités se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement. Dans leur ligne de mire : la hausse de la CSG, la dévalorisation de leurs pensions mais aussi le gouvernement, alors qu’ils ont le sentiment d’avoir déjà fait suffisamment d’efforts. « Macron nous vole nos retraites », « racket sur nos retraites », « Macron nous saigne gravement » : une foule de pancartes ont déambulé dans les rues de Paris ce jeudi. Juste en dessous, plusieurs milliers de retraités rassemblés pour protester contre la hausse de la CSG, effective depuis le 1er janvier, et qui a affecté leurs portefeuilles. « Aujourd’hui, c’est la CSG. Demain, qu’est-ce que ce sera ? », s’interroge Armande, « jeune » retraitée depuis à peine un an, venue avec sa sœur pour manifester. Depuis le mois de janvier, elle a perdu entre 30 et 40 euros par mois sur sa pension. « Si c’était équitable, on voudrait bien faire un effort. On n’est pas des nantis. On a travaillé, fait des sacrifices et on nous en demande toujours plus. Alors ça suffit », poursuit-elle. Un sentiment d’impuissance et de frustration partagé par tous et qui motivent leur présence ce jeudi. « On n’est pas contents du tout. On a gagné notre retraite. On nous ponctionne sur ce qu’on a obtenu par notre travail et nos privations », précise Guilaine, retraitée depuis 19 ans et venue avec plusieurs amis. À cela, viennent s’ajouter toutes les taxes et autres charges que les retraités mentionnent pêle-mêle dans le cortège : taxe foncière, loyers, impôts en tout genre, hausse du prix du gaz, frais de santé ou encore hausse du coût des assurances et des prêts bancaires. « Le montant des retraites n’a pas bougé alors que le coût de la vie a augmenté », conclue Guilaine. « Il y en a marre de toujours se serrer la ceinture » Mécontents de ce qu’ils perdent chaque mois, les retraités dénoncent aussi ce qu’ils perçoivent comme une forme d’injustice dans le fait d’être pris pour « cible » par les réformes. Pour Hervé, bientôt retraité, les véritables cibles devraient être « les entreprises du CAC 40, les exilés fiscaux, ceux qui reçoivent les cadeaux de la CICE ou qui devraient payer l’ISF ». « Pourtant, c’est à nous qu’on demande de payer », poursuit-il. Alors qu’il touche une pension d’invalidité de 1043 euros, un montant pourtant inférieur au plancher de 1200 euros annoncé par Emmanuel Macron, la hausse de la CSG lui fait perdre 23 euros chaque mois car sa femme touche, elle, 1300€ de retraite. Dans cette situation, quand le gouvernement leur demande de faire « un effort », les retraités s’agacent. Si certains reconnaissent qu’il peut être nécessaire, d’autres défendent le fait que le gouvernement a suffisamment tiré sur la corde. « Des efforts, j’en ai déjà fait. Ce n’est plus à nous d’en faire. Maintenant, j’aimerais bien voyager. J’’ai travaillé toute ma vie, je n’ai pas eu le temps », explique Armande. De son côté, Guy, cadre à la retraite et ancien délégué CFE-CGC, l’un des syndicats ayant appelé à manifester, est plus virulent. « Il y en a marre de toujours se serrer la ceinture. On a toujours participé à tout ce qu’on nous demandait, mais à un moment, il faut nous laisser tranquille. Notre génération a toujours fait des efforts et on trouvait ça normal. Maintenant, c’est trop. Il faut demander à tout le monde de faire des efforts », affirme-t-il. « Malgré une retraite très correcte, mes enfants ont dû m’aider souvent » Par ailleurs, beaucoup expliquent apporter déjà leur aide, financière ou autre, à leurs enfants et même parfois petits-enfants. Guilaine voit même quelque chose de malsain dans la revendication d’un effort en faveur des nouvelles générations. « On est en train de monter les jeunes contre les anciens et vice-versa. On laisse penser qu’on a tout eu comme ça alors que ce n’est pas vrai », regrette-t-elle. Et parfois, la situation s’inverse quand les pensions des retraités deviennent insuffisantes pour faire face aux dépenses courantes devenues trop lourdes ou à des frais imprévus. « Je suis contente de pouvoir aider quand il le faut mais quand on ne peut plus vivre, ce n’est pas possible. On sait qu’il y a plus malheureux que nous et j’ai presque honte de me plaindre », confie Annie qui a dû solliciter un prêt pour faire soigner un problème aux yeux. « Malgré une retraite très correcte, mes enfants ont dû m’aider souvent et heureusement qu’ils étaient là. » Les retraités se disent inquiets pour la suite alors que le gouvernement planche actuellement sur la future réforme des retraites, annoncée pour 2019. « On est des cibles faciles, et on le sera encore plus avec le nouveau système des retraités unifié » affirme Guy. Mais tous ceux qui se sont déplacés, habitués comme novices, voient cependant une petite lueur d’espoir dans cette journée de mobilisation suivie dans toute la France. « Ça a remué du monde et ce n’est qu’un début », conclut l’ancien délégué syndical. Des milliers de retraités manifestent partout mais Macron "ne sent pas de colère" dans le pays 15/03/2018 La tribune Les seniors et ceux qui s’en occupent haussent le ton : écœurés de passer "pour des nantis", des dizaines de milliers de retraités se sont mobilisés partout en France jeudi pour défendre leur pouvoir d’achat, souvent rejoints par les personnels d’EHPAD, professionnels de l’aide aux personnes âgées qui ont d’ailleurs appelé à la grève pour réclamer plus de moyens humains. "Racket sur nos retraites" : 7.200 personnes, selon la préfecture de police, 30.000 selon les syndicats, ont défilé jeudi à Paris pour dénoncer la hausse de la CSG appliquée depuis janvier à une majorité de retraités et défendre leur pouvoir d’achat. Le cortège, réuni à l’appel de neuf organisations (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA), est parti dans le calme de Montparnasse en milieu d’après-midi en direction des Invalides, a constaté un journaliste de l’AFP. Vous avez passé la journée avec moi, je n’ai pas senti de colère" Interpellé mercredi par des retraités lors d’un déplacement de deux jours en Touraine et plusieurs bains de foule, Emmanuel Macron a déclaré jeudi qu’il n’avait "pas senti de colère", mais qu’il fallait "expliquer" les réformes. Il a redit qu’il "assumait" lesdites réformes et a demandé "un effort pour aider les jeunes actifs". Après , Emmanuel Macron . "Quand on change les habitudes, il faut expliquer avant que les gens n’en voient les effets, c’est très important. Mais vous avez passé la journée avec moi : je n’ai pas senti de colère", a déclaré le chef de l’Etat à la presse après avoir visité un lycée à Loches (Indre-et-Loire). Il a fait cette déclaration alors que des milliers de retraités se sont mobilisés partout en France jeudi pour défendre leur pouvoir d’achat, les professionnels de l’aide aux personnes âgées étant eux appelés à la grève pour réclamer plus de moyens humains "Il faut remettre la France dans le travail" Interrogé sur le mécontentement des retraités qui subissent une hausse de la CSG, il a répondu qu’il fallait "expliquer calmement, avec beaucoup de méthode". "Nos retraités, je les respecte et j’ai envie qu’ils soient bien dans notre société, mais je suis aussi responsable de l’ensemble de la Nation, et si on veut que les retraites soient payées, ce sont les actifs qui les paient", a-t-il fait valoir. "Il faut remettre la France dans le travail, par la réforme du marché du travail, de l’apprentissage mais aussi par ce transfert que nous avons fait qui permet que le travail paie mieux, pour payer les retraites de nos aînés", a-t-il conclu, en faisant allusion à la baisse des cotisations sociales pour les salariés. Des dizaines de milliers de manifestants dans toute la France "Ni privilégiés ni assistés", entre 39.000 et 68.000 retraités, selon un décompte effectué par l’AFP à partir des chiffres de la police et des syndicats dans une trentaine de villes, ont battu le pavé pour dire non à la "baisse de leurs pensions", accompagnés dans de nombreux cas de salariés des maisons de retraite. Ils étaient entre 2.000 et 3.000 à Tours, plus de 1.000 à Marseille, près de 1.600 personnes (2.300 selon la CGT) à Caen, 300 à Reims... A Paris, entre 7.200 personnes, selon la préfecture de police, et 30.000, selon les syndicats, ont ainsi défilé de Montparnasse aux Invalides, s’estimant "mal (re)traités". A Nice, un millier de personnes, selon la police, ont bravé une météo exécrable dans des rues peu habituées à de tels cortèges. "Macron t’es foutu, les vieux cons sont dans la rue", ou "reportons la retraite après la mort", pouvait-on lire sur leurs pancartes. A Marseille, un carton proclamait : "Paradis pour les uns, pas un radis pour les autres". Les EHPAD, Consacrer aux Ehpad une "partie" de la cagnotte fiscale de 2017 (FO) Un rapport parlementaire publié mercredi propose de doubler le ratio de soignants en quatre ans. Soit plus de 200.000 recrutements, pour 7 à 10 milliards d’euros, quand la ministre met elle en avant le manque "moyens budgétaires". Le leader de FO, Jean-Claude Mailly, a suggéré jeudi de consacrer aux Ehpad une "partie" des recettes fiscales supplémentaires de 2017.

La CFDT condamnée pour non-respect de ses obligations d’employeur envers une salariée LE MONDE | 15.03.2018 Une cadre du syndicat en invalidité, qui accusait son responsable de harcèlement, avait porté l’affaire aux prud’hommes. La confédération CFDT a été condamnée mercredi 14 mars par le conseil de prud’hommes de Paris pour non-respect de ses obligations d’employeur envers sa salariée cadre Josette Méhat, secrétaire confédérale. Le bureau de jugement, composé de deux conseillers salariés et de deux conseillers employeurs, a dès lors prononcé la résiliation judiciaire du contrat de travail de Mme Méhat aux torts de l’employeur, le GIE Belleville, structure qui salarie les permanents et autres personnels de la CFDT. Il lui accorde la somme de 40 000 euros environ. Le jugement écrit n’étant pas disponible avant plusieurs semaines ou mois, il n’est pas possible pour l’heure de connaître exactement les motivations retenues par les conseillers. Mme Méhat estimait que son employeur avait manqué à son obligation légale de préservation de sa santé physique et mentale, face à ce qu’elle dénonce comme un « harcèlement moral » de la part de son supérieur, un secrétaire national en charge des questions de santé au travail à la confédération. Même si le tribunal a ordonné le versement d’une somme trois fois plus faible au montant qu’elle demandait, elle se dit « soulagée. Enfin, on reconnaît ce que j’ai subi . La CFDT n’est pas au-dessus des lois. » « Souffrance morale au travail » Mme Méhat travaillait depuis 2010 en tant qu’« assistante politique » de son supérieur. Elle avait été embauchée en 2008 à la confédération, après 10 années en tant que permanente dans diverses structures de la CFDT. En dépression, Mme Méhat est en invalidité de 2e catégorie depuis le 1er juillet 2016. Son état a été qualifié d’« anxiodépressif réactionnel » lié à une « souffrance morale au travail » par le médecin expert de la caisse primaire d’assurance maladie. Un lien que la CFDT conteste. Tout allait bien jusqu’au retour des congés d’été de 2014, relate Mme Méhat qui décrit ainsi l’attitude de son supérieur : « Il ne me disait pas bonjour, me faisait des remarques désagréables. » Cette situation a perduré. « En novembre 2014, j’en informe Laurent Berger [secrétaire général de la CFDT]. Il me dit d’en parler avec mon supérieur. J’ai essayé. Ce dernier m’a juste dit que je n’étais “pas assez présente”. Pour moi, ce n’est pas la raison de son comportement. J’ai tenté de tenir, je ne voulais pas que ce problème s’ébruite. Je suis une militante avant tout. » Pour le même motif, avance-t-elle, elle ne fera pas état de son mal-être lors de son entretien professionnel en novembre 2014 avec le responsable des ressources humaines, Didier Cauchois. « J’allais faire une grosse bêtise » Son chef l’installe dans un bureau voisin. « Les relations avec lui continuaient de se dégrader. Et peu à peu, mon poste s’est vidé. » Mme Méhat dit avoir alerté à nouveau Laurent Berger qui l’aurait renvoyé encore à une discussion avec son chef. Le 10 mars 2015, à 8 heures du matin, elle se retrouve au 8e étage, sur la terrasse du bâtiment confédéral. « J’ai réalisé que j’allais faire une grosse bêtise », se souvient-elle. Le lendemain, elle informe par courrier M. Berger qu’elle exerce son droit de retrait à compter du 15 mars 2015. « J’ai découvert le problème ce jour-là, assure M. Berger. On l’a mise aussitôt dans un autre bureau, on lui a même proposé un autre poste. » Mais quelques jours après, Mme Méhat est mise en arrêt maladie. M. Berger affirme que son supérieur « est tombé de l’armoire » quand il a parlé de ce problème avec lui. « Je ne conteste pas le mal-être de Josette mais son imputabilité » aux conditions de travail, souligne M. Cauchois, jugeant sa démarche « vénale ». « Il n’y a pas l’ombre d’un témoignage de faits de harcèlement » dans le dossier de la salariée, dit-il, se « réservant » la possibilité de faire appel après la lecture du jugement.

SANTE-SECURITE Sécurité sociale : le déficit est au plus bas depuis 2002 16/03/2018 La tribune/ Reuters L’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) a été respecté. Ces bons résultats rendent le gouvernement optimiste. Celui-ci, par la voix d’Agnès Buzyn, ministre de la Santé, envisage un retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale "dans un avenir proche" et une sortie de la France de la procédure de déficit excessif. Le déficit du régime général de la Sécurité sociale et du Fonds de solidarité vieillesse (FSV) a été ramené l’an passé à 5,1 milliards d’euros, son niveau le plus bas depuis 2002, annoncent jeudi les ministères de la Santé et des Comptes publics. Il s’améliore ainsi de 2,7 milliards par rapport au déficit cumulé de 7,8 milliards enregistré en 2016 mais dépasse l’objectif initial voté dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2017, qui s’élevait à 4,2 milliards d’euros. Cet objectif avait été revu en hausse au moment de la présentation de la LFSS 2018, à 5,2 milliards d’euros. Ces "bons résultats" s’expliquent par une maîtrise d’ensemble des dépenses combiné à un surcroît de recettes - d’un montant de 1,2 milliard d’euros - liés à une croissance de la masse salariale supérieure aux prévisions, expliquent dans un communiqué commun la ministre de la Santé Agnès Buzyn et le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. Le seul déficit du Fonds de solidarité vieillesse est passé sous la barre des trois milliards d’euros l’an dernier pour la première fois depuis cinq ans. Il s’est établi à 2,9 milliards d’euros en 2017 contre 3,6 milliards en 2016. Le déficit de l’assurance maladie stable S’agissant des branches du régime général, l’essentiel du déficit 2017 s’est concentré dans l’assurance maladie, dont le déficit est resté relativement stable, à -4,9 milliards contre -4,8 milliards en 2016. Mais la situation financière sous-jacente de la branche maladie s’est en fait améliorée de l’ordre d’un milliard d’euros, est-il souligné dans le communiqué. Cette somme correspond à des recettes de TVA qui lui étaient auparavant affectées et qui sont désormais orientées vers l’Acoss (Agence centrale des organismes de sécurité sociale) pour financer le dispositif de compensation des exonérations de cotisations salariales de l’assurance chômage. Redressement des comptes L’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) a été respecté, soulignent les deux ministres dans leur communiqué. Alors qu’il avait été fixé à 2,1%, la hausse des dépenses d’assurance maladie a été limitée à 2,2% l’an dernier. La branche retraite, revenue dans le vert en 2016 pour la première fois depuis onze ans, a confirmé son redressement en affichant un excédent doublé, à 1,8 milliard d’euros l’an dernier contre de 900 millions en 2016. Le déficit de la branche famille a été réduit à 0,2 milliard (contre 1,0 milliard un an plus tôt) et l’excédent de la branche accidents du travail et maladies professionnelles a à peine progressé d’une année sur l’autre (1,1 milliard contre 800 millions d’euros). Ces résultats "permettent d’envisager un retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale dans un avenir proche" et "confortent la perspective de sortie de la France de la procédure de déficit excessif dès 2017", soulignent Agnès Buzyn et Gérald Darmanin. Un retour dans le pacte de stabilité et de croissance européen Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déjà déclaré que le déficit public pour 2017, dont la première estimation sera connue le 26 mars, devrait s’inscrire dans une fourchette allant de 2,7% à 2,8% du produit intérieur brut (PIB), contre 3,4% en 2016. Cela permettra à la France de revenir dans les clous du pacte de stabilité et de croissance européen pour la première fois depuis 2007. Outre le déficit des administrations de sécurité sociale, le déficit public est principalement alimenté par le déficit budgétaire, qui a atteint l’an dernier un plus bas depuis 2008, à 67,8 milliards d’euros.

DIVERS

Industrie Atome

Sur l’EPR finlandais, Areva s’en sort bien 12/03/2018 Reuters/AFP Le consortium Areva-Siemens et l’énergéticien finlandais TVO ont finalement réglé, le 11 mars, leur contentieux lié au retard de livraison du réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR. Le groupe nucléaire français s’en sort bien, avec des pénalités équivalant à trois ans de retard alors que la construction en a accumulé dix. Quatre cent cinquante millions d’euros, c’est la somme que devra verser le groupe nucléaire français Areva SA pour compenser les retards accumulés dans la construction de l’EPR (European Pressurized Water Reactor, conçu avec son partenaire allemand Siemens) OL3 à Olkiluoto, au sud-ouest de la Finlande. La transaction devrait être définitivement conclue fin mars, après la levée des dernières conditions. La livraison, elle, devrait intervenir en mai 2019, alors que le chantier a démarré en 2005. Une source proche du dossier citée par Reuters affirme qu’Areva prendra intégralement en charge ce paiement, Siemens en étant dispensé en l’échange de l’abandon de sa demande d’indemnisation (plus de 100 millions d’euros) auprès d’Areva. L’électricien finlandais Teollisuuden Voima Oyj (TVO) a confirmé avoir signé l’accord. Il a également précisé que le respect des nouveaux délais fixés et une mise en production commerciale effective avant fin 2019 permettraient au consortium Areva-Siemens de bénéficier d’un bonus supplémentaire "d’un montant maximum de 150 millions d’euros". Dans le cas contraire, de nouvelles pénalités d’un montant maximum de 400 millions d’euros pourraient s’appliquer. Un accord satisfaisant pour Areva Les pénalités imposées au consortium sont au final modérées, alors que l’arbitrage en cours portait sur des réclamations aux montants faramineux. Le groupe français réclamait 3,4 milliards d’euros de dédommagements à TVO et ce dernier 2,6 milliards, le fournisseur franco-allemand et son client finlandais s’accusant mutuellement des retards. Les arbitrages partiels intervenus en 2016 et 2017 avaient été en faveur de TVO. L’accord annoncé le 11 mars semble donc raisonnable. "Ce règlement nous permettra de remobiliser toutes nos ressources et notre énergie en vue de l’achèvement de ce nouvel EPR", a déclaré Philippe Soulié, directeur général d’Areva SA. "Ce règlement global d’un projet notoirement difficile marque un jalon essentiel dans la restructuration de l’industrie nucléaire française. Nous sommes satisfaits de cet accord, qui permet de réduire très sensiblement les risques de la phase finale du projet pour toutes les parties concernées", ajoute Philippe Varin, président du conseil d’administration d’Areva SA. La veille de l’annonce de l’accord entre Areva-Siemens et TVO, Paris et New Delhi avaient affirmé leur objectif de lancer fin 2018 les travaux de construction en Inde de la "plus grande centrale nucléaire au monde", avec six réacteurs de type EPR. Le dossier était en négociation depuis près de dix ans. Puissance et sécurité, deux arguments pour l’EPR Ce réacteur à eau sous pression de 1 650 megawatts (MW) - ceux de deuxième génération en service s’échelonnent entre 900 et 1 450 MW - est conçu pour fonctionner pendant soixante ans. Il présente l’avantage de multiples systèmes de sécurité permettant de refroidir le cœur du réacteur en cas de défaillance, et d’une coque béton et acier conçue pour sanctuariser les matières radioactives. Une cuve supplémentaire en matériau réfractaire récupèrerait le corium, un magma brûlant et radioactif qui ronge les aciers les plus résistants, en cas de fusion des barres de combustible contenant l’uranium. EDF - qui a repris l’activité réacteurs d’Areva NP (dont Siemens s’est retiré) dans le cadre de la restructuration par l’Etat de la filière nucléaire qui a abouti à la scission du groupe en trois entités distinctes - n’avait pas souhaité gérer le dossier de l’EPR finlandais, le premier dont la construction avait été lancée. Celui-ci est donc resté dans le giron d’Areva SA, qualifiée à plusieurs reprises de "structure de défaisance" destinée à gérer les dossiers épineux. 5 autres EPR en construction ou en projet Sans compter le projet indien annoncé le 10 mars, cinq autres EPR sont prévus ou en construction dans le monde. Celui de Flamanville en France, en chantier depuis 2007, a lui aussi accumulé les retards et déboires et son coût a triplé, atteignant 10,5 milliards d’euros. Construit sous la maîtrise d’œuvre d’EDF, il doit démarrer fin 2018 pour une mise en service commerciale en 2019. Mais l’Autorité de sûreté nucléaire exige que le couvercle de sa cuve soit remplacé avant fin 2024. Deux EPR sont en construction en Chine, à Taishan, avec pour maître d’œuvre une coentreprise entre l’électricien public chinois CGN (51%), EDF (30%) et l’électricien de la province chinoise du Guangdong (19%). Ils pourraient être les premiers au monde à démarrer, dès mi-2018. A Hinkley Point en Angleterre, enfin, deux EPR sont prévus, pour lesquels EDF s’attend à un surcoût de 1,7 milliard d’euros. L’investissement total serait porté à environ 22,3 milliards d’euros et des risques de retard sont déjà annoncés.

Caoutchouc

Chimie L’Oréal acquiert ModiFace, le leader mondial de l’essayage virtuel LE 16 MARS 2018 UD L’Oréal annonce ce vendredi 16 mars 2018 l’acquisition de l’entreprise canadienne ModiFace, spécialiste du relooking en réalité augmentée. ModiFace a été fondée en 2007 à Toronto par Parham Aarabi pour commercialiser les technologies d’analyse automatique et de modification virtuelle du visage qu’il avait développées à Stanford et à l’Université de Toronto. L’entreprise s’est tout de suite concentrée sur la beauté féminine et a réussi à s’imposer comme le leader mondial en la matière, avec notamment une trentaine de brevets déposés. Elle propose des solutions "d’essayage virtuel" pour la peau, les yeux ou les cheveux basées sur l’analyse en 3D des visages et sur une technique de suivi en temps réel des mouvements de la tête pour plus de réalisme. Ses produits sont utilisés aujourd’hui par plus de 70 grandes marques de l’industrie cosmétique, mais aussi par Samsung par exemple, au sein de ses smartphones Galaxy S9 (Bixby Vision). L’ORÉAL ACCÉLÈRE DANS LES SERVICES C’est cette expertise dans le domaine spécifique de la beauté qui a séduit le groupe L’Oréal, deux mois à peine après l’annonce d’un premier partenariat avec l’une de ses marques. "C’est la première fois que nous achetons une entreprise purement technologique, déclare Lubomira Rochet, Chief Digital Officer de L’Oréal. Cette acquisition marque le début de la deuxième phase d’accélération digitale du groupe, après une première phase centrée sur l’e-commerce et l’omnicanalité." Le groupe veut se renforcer en matière d’innovation technologique et de services, car c’est là qu’il voit le futur de son industrie. "Il est impératif aujourd’hui de proposer un mix de produits et de services à nos clients", poursuit Lubomira Rochet. VERS UNE DÉMOCRATISATION DES SERVICES D’ESSAYAGE ET DE CONSEIL VIRTUEL Les 70 ingénieurs et scientifiques de ModiFace intégreront la division R&D digitale du groupe, baptisée Digital Services Factory, qui travaille pour ses 34 marques. Ils travailleront avec le laboratoire de recherche avancée de L’Oréal pour notamment mettre en place un service de "beauty assistant" qui ira plus loin que le simple essayage virtuel. Il pourra prodiguer des conseils ou faire des recommandations. "Nous voulons pouvoir accompagner nos clients même lorsqu’ils ne peuvent pas se rendre en boutique, commente la CDO. Et dans un contexte retail classique, ces technologies se placeront en complément du reste." La polyvalence des technologies de ModiFace n’est pas pour rien dans son rachat par L’Oréal. "Leurs technologies sont intégrables partout, explique Lubomira Rochet. Cela peut être dans une application dédiée, comme Style My Hair que nous avions réalisée pour L’Oréal Professionnel, mais aussi sur un site web, un comptoir en centre commercial ou une boutique." A terme, ces technologies pourraient être intégrées dans les présentoirs des boutiques via des miroirs connectés (L’Oréal travaille notamment avec la start-up Memory Mirror) ou sur des tablettes. Style My Hair est par exemple déjà utilisée chez les coiffeurs en plus d’être disponible en libre téléchargement. Pétrole Total va exploiter la plus grande station française de gaz naturel pour véhicule 13/03/2018UN Total va assurer la construction et l’exploitation de la plus grande station-service de gaz naturel pour véhicule (GNV) en France, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). L’entreprise gazière annonce par ailleurs qu’elle consacrera 100 millions d’euros dans son budget investissement à l’ouverture de 110 points d’avitaillement en GNV d’ici 2022 Total a annoncé le mardi 13 mars vouloir construire et exploiter la plus grande station-service française de gaz naturel pour véhicule (GNV) à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Cette annonce fait suite à un appel d’offres de Sigeif Mobilités remporté par Total. L’entreprise se voit donc confier une concession d’exploitation de 10 ans qui couvre la commercialisation et la maintenance du site. La station, destinée aux camions, se situera sur une plateforme logistique du port de Gennevilliers. Les travaux devraient débuter cet automne pour une ouverture au printemps 2019. La station disposera de quatre pompes ne fournissant que du GNV et sera ouverte 365 jours par an, 24 heures sur 24. L’entreprise a diffusé un aperçu du futur site en images de synthèse Le GNV reste à ce jour le seul carburant alternatif propre répondant aux contraintes économiques et opérationnelles actuelles des professionnels du transport et de la mobilité en France”, explique l’entreprise dans un communiqué. Total s’est par ailleurs engagé à ce qu’au moins 10 % des volumes commercialisés soient d’origine renouvelable (bio-GNV). Un objectif de 25 stations par an En 2022, l’entreprise gazière française souhaite opérer par ailleurs 110 points d’avitaillement. Pour parvenir à cet objectif, elle devrait investir 100 millions d’euros et ouvrir 25 stations par an. A ce jour, Total ne compte que huit stations GNV en France. Au total, selon GRTgaz, la France dénombrerait 43 stations publiques fournissant du GNV, en dehors des stations privées dont peuvent disposer certaines entreprises ou collectivités. Un réseau encore limité qui s’explique notamment par la réticence des transporteurs mais appelé à grandir. Selon GRTgaz, 250 stations publiques sont déjà prévues pour 2020.

Dunkerque : EDF et Total vont vendre leur terminal méthanier 13 mars 2018 Le Parisien Un an après sa mise en service, EDF et Total vont vendre 75 % de leur participation dans le terminal méthanier de Dunkerque. . En juin 2011, EDF et Total présentaient leur projet de méthanier de Dunkerque comme « étant un programme ambitieux de développement des capacités de gaz » an de pouvoir approvisionner près d’un million de clients en France et près de trois millions de clients en Europe. Mais voilà, à peine un an après sa mise en service, ce méthanier de Dunkerque devrait déjà changer d’actionnaires. EDF, qui en détient 65 %, a décidé de céder l’intégralité de ses parts. Et Total, entré à hauteur de 10 %, s’est rallié à la position de l’électricien. Le coup d’envoi de la cession de 75 % du capital devrait être donné n mars. Le principe de fonctionnement d’ Valorisé à plus de deux milliards d’euros, selon les Echos, ce méthanier a une capacité annuelle de re gazéication de 13 milliards de m3 de gaz, soit environ 20 % de la consommation annuelle française et belge de gaz naturel. Plusieurs investisseurs sont sur les rangs. A commencer par Fluxys qui détient 25 % du capital. La société belge va avoir la possibilité de racheter 30 % du terminal au prix proposé par le marché et donc de devenir actionnaire majoritaire. Le groupe belge s’est allié à Axa et Predic a pour renforcer ses capacités financières. Le reste du capital sera ouvert aux autres investisseurs Pour l’instant, personne ne justifie cette décision Pour l’heure, ni EDF, ni Total n’ont souhaité justifier cette décision même s’il est probable qu’EDF souhaite monétiser sa participation pour se recentrer sur d’autres domaines jugés plus prioritaires. Le chantier avait été estimé en 2011 à 1,2 milliards d’euros. En attendant, le gaz et ces terminaux méthaniers représentent une option clé dans la transition écologique. Le gaz offrant une bien meilleure performance environnementale que les carburants conventionnels. Par ailleurs, selon les estimations, la production de gaz européenne devrait connaître une baisse d’environ 40 % à l’horizon 2030. Le GNL qui est en fait du gaz naturel refroidi à une température de -163°c afin de le rendre liquide est particulièrement bien adapté pour le transport en bateau. Il occupe un volume 600 fois plus petit qu’à l’état gazeux. Un argument qui était défendu en 2011 par EDF. « Hausse de la demande gazière européenne, baisse des importations provenant de la mer du Nord, éloignement progressif des zones de production… Les échanges gaziers à l’échelle mondiale se développent de plus en plus vite. Pour accompagner cette croissance des flux internationaux, le transport de gaz naturel liquéfié (GNL) par navire connaît une rapide montée en puissance », expliquait EDF. Les prévisions des capacités d’approvisionnement de l’Europe à l’horizon 2030

Le hic, c’est qu’actuellement, le transport de gaz est encore occupé à 80 % par des gazoducs. Plasturgie LyondellBasell et Suez entament leur collaboration sur le Recyclage : Jeudi 15 Mars 2018 Mag. PL et Ca Les deux multinationales concrétisent l’annonce de leur association dans la production de plastiques recyclés « virgin-like ». Quality Circular Polymers ou QCP. C’est le nom de la co-entreprise néerlandaise dans laquelle le groupe pétrochimique LyondellBasell et le géant de l’environnement Suez sont désormais associés à parts égales. Les deux partenaires ont indiqué ce mercredi 14 mars avoir conclu la transaction annoncée fin novembre 2017. Située à Sittard-Geleen, l’usine de QCP transforme le plastique usagé en PE et en PP de qualité équivalente à la résine vierge. Aujourd’hui, l’usine est capable de produire 25 000 tonnes de PP et de PEHD recyclés. L’objectif est d’atteindre 35 000 tonnes au cours de l’année 2018 et 100 000 tonnes d’ici à 2020. Win-win L’opération est gagnante pour les deux parties. Suez compte se faire connaître dans le monde de la plasturgie en tant que fournisseur de matières et pourra bénéficier de la connaissance approfondie des marchés acquise par LyondellBasell. « Le plus grand fournisseur de licences de production de technologies polyoléfines au monde », qui va encore étoffer sa gamme de résines PP et PE, profitera, dans la même logique, des technologies développées par le recycleur en termes d’identification, de séparation et de préparation des matières. « Le partenariat avec Suez nous permet de contribuer à l’économie circulaire d’une façon encore inédite pour une entreprise spécialisée dans le plastique, explique par communiqué le directeur général de LyondellBasell, Bob Patel. Ces dernières années, nous avons constaté une demande accrue en plastiques recyclés et réutilisés, en particulier en Europe ». Une tendance qui, entre fermeture des frontières chinoises à certaines matières, Stratégie plastique européenne et feuille de route hexagonale sur l’économie circulaire ne risque pas de s’inverser de sitôt… « L’économie circulaire va devenir un élément toujours plus essentiel de la chaîne de valeur du plastique », commente Jean-Louis Chaussade, directeur général de Suez, dans le même document. Le groupe a traité en 2017, dans ses neuf usines européennes, 400 000 tonnes de déchets plastiques et produit 150 000 tonnes de nouvelles ressources plastiques. Le groupe s’est fixé pour objectif d’augmenter sa capacité de traitement de 50 % pour atteindre 600 000 tonnes à l’horizon 2020.

PolymerExpert multiplie les projets Vendredi 16 Mars 2018 Mag. Pl et Ca Entreprise spécialisée dans le développement de nouveaux polymères à haute valeur ajoutée, PolymerExpert a présenté ses perspectives pour 2018. D’une part, le groupe lance un investissement de 5 millions d’euros pour la création d’Innolens. Cette future filiale du groupe fabriquera, sur un nouveau site de production de 1000 m2 à Pessac (Gironde), des dispositifs médicaux pour la chirurgie de l’œil. Elle visera principalement les marchés européens, américains, coréens, ainsi que le Moyen-Orient et va recruter 15 personnes en 2018 (un assistant de direction, un responsable qualité, un ingénieur optique, un responsable de production, deux opérateurs d’usinages et neuf opérateurs). Les premiers produits d’Innolens devraient arriver sur le marché d’ici à juin 2018. D’autre part, PolymerExpert va investir 600 000 euros dans la construction d’une ligne de production à Pessac. Celle-ci sera consacrée à la fabrication d’Estogel, un polymère gélifiant d’huile issu des laboratoires de l’entreprise. Biosourcé à 90 %, ce matériau doit permettre d’obtenir des gels transparents. PolymerExpert compte également développer ExpertGel, un polymère thermo gélifiant capable de passer de l’état liquide à l’état de gel en fonction de la température, ExpertSun, un polymère photochrome changeant de couleur en fonction des rayonnements UV, ExpertRepair, un polymère auto-cicatrisant et ExpertShape, à mémoire de forme. PolymerExpert a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 2,7 millions d’euros répartis en trois secteurs d’activités : le médical (70 % du CA), la cosmétique (15 %) et l’industrie (15 %).

Textile-Cuirs et Peaux

Verre

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