Le charbon cause près de 23.000 morts par an dans l’Union européenne

, par Michel DECAYEUX

le 04 juillet 2016 AFP

Le charbon, une énergie coûteuse. Les banques européennes toujours accro au charbon Une pollution sans frontières. Chaque année en France, près de 1400 personnes meurent prématurément à cause des poussières de charbon émises par les centrales de nos voisins.

La France lourdement impactée avec 1.200 décès

La pollution au charbon tue, et beaucoup. Les émissions des centrales ont provoqué 22.900 morts prématurées dans l’Union européenne en 2013, mais aussi des dizaines de milliers de cas de maladies cardiaques, bronchites, cancers, selon un rapport réalisé par quatre ONG, le WWF, Climate Action Network, Heal (Alliance pour la santé et l’environnement) et Sandbag. Les parcs de l’Allemagne et de la Pologne ont entraîné le décès de plus de 7000 personnes en Europe en 2013. « Plus de la moitié des morts prématurées dans l’UE dues au charbon peuvent être attribuées à 30 centrales », précise le rapport. Les cinq pays dont les centrales ont provoqué le plus de décès au-delà de leurs frontières sont la Pologne (4.690 morts prématurées à l’étranger), l’Allemagne (2.490), la Roumanie (1.660), la Bulgarie (1.390) et le Royaume-Uni (1.350).

Si, depuis l’accord de Paris lors de la COP21, le monde a déclaré la guerre au charbon pour limiter le réchauffement climatique, la planète est loin d’en avoir fini avec cette énergie. Même en Europe, pourtant en pointe sur la transition énergétique, il faut encore compter avec 280 centrales au charbon

La France lourdement impactée avec 1.200 décès

La France est aujourd’hui le pays le plus touché par la pollution des centrales à charbon de ses voisins européens. « La France a peu de charbon dans son mix énergétique mais est lourdement impactée par les centrales de ses voisins ». Selon ce rapport, 1.200 décès prématurés ont été causés en France par la pollution allemande, britannique, polonaise, espagnole et tchèque. La France ne possède elle-même plus que trois centrales à charbon, mais reçoit donc énormément de poussières de ses voisins. Les particules fines constituent « l’ingrédient le plus toxique » de la pollution par le charbon. Ces particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns pénètrent profondément dans le système respiratoire et dans le sang. Elles peuvent se déplacer loin de leur lieu d’émission, « sur des centaines de kilomètres », rappelle le rapport.

Un coût sanitaire de 62,3Mds€ en 2013