Les salariés de Goss chez le ministre de l’Industrie

, par Christine BORDERIAS-SOLER

Près de 200 salariés de Goss, des sites de Montataire et Nantes, ont manifesté à Paris hier alors que leurs représentants étaient reçus au ministère. Ils sont repartis déçus.

Il a beaucoup été question de l’avenir du groupe international Goss, le fabricant de rotatives, hier au ministère de l’Industrie à Paris. Alors que 200 manifestants battaient le pavé aux portes du ministère, les représentants syndicaux des deux sites du groupe Goss en France, à Nantes (294 salariés) et Montataire (630 employés), ont tenté, avec le soutien de nombreux élus, dont Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes, Alain Blanchard, conseiller général du canton de Montataire et Jean-Pierre Bosino, le maire de Montataire, de faire face aux deux nouveaux plans sociaux qui touchent leurs usines.

A Nantes, il est prévu la suppression de 170 postes, contre 174 à Montataire. Une spirale des licenciements jugée « très inquiétante » par Alain Blanchard, puisque cette restructuration suscite de grandes inquiétudes pour la pérennité même de cette entreprise à Montataire.

Le CE choqué

« Nous sommes très choqués par les propos de Didier Wisselmann, le directeur adjoint du cabinet du ministre Christian Estrosi, déclare à la sortie de la réunion Wilfrid Belloir, secrétaire du comité d’entreprise du site de Nantes. L’Etat avalise pratiquement cette restructuration, en précisant qu’il n’y a pas d’autre choix. On enterre rapidement les 30 millions d’euros de bénéfices dégagés lors des trois dernières années. » Même analyse du côté de Denis Tomczak et Michel Melo, représentants syndicaux à Montataire : « Il n’y a toujours aucune information sur l’impact de l’arrivée de Shangai Electric, le nouvel actionnaire, dans le groupe. On ne peut soi-disant rien nous dire du projet industriel encore confidentiel, alors que l’on nous demande de nous prononcer sur un plan social. C’est aberrant. » « L’Etat doit jouer tout son rôle pour assurer la pérennité de cette entreprise ,précise Jean-Pierre Bosino. Actuellement, malgré l’arrivée d’un nouvel actionnaire, c’est loin d’être le cas, et les inquiétudes sont réelles. Le directeur adjoint du cabinet de M. Estrosi a déclaré que lorsqu’une entreprise était malade c’était un moindre mal de lui couper le bras.

Ce discours était le même pour Chausson. On sait malheureusement aujourd’hui comment cela s’est terminé ! » Rien pour l’heure ne semble pouvoir stopper les plans sociaux, qui continueront donc à être présentés sur les deux sites aux représentants des salariés.

Le Parisien 16.09.2009