Pacte de responsabilité : le Medef prend la baisse des cotisations mais traîne des pieds sur les contreparties il fixe 25 engagements

, par Michel DECAYEUX

Les Echos/UN / AFP| 18/02

Pierre Gattaz a détaillé comment le Medef souhaite que soient appliqués les 30 milliards de baisse de cotisations du pacte de responsabilité : il veut conserver le CICE et le compléter avec 5 milliards portant sur les salaires inférieurs à 2,5 SMIC et le reste sur les salaires supérieurs. Le patronat réclame que soit rebaptisé « comité de suivi » « l’observatoire des contreparties ».

Pierre Gattaz a réclamé, ce mardi matin à l’occasion de sa conférence de presse mensuelle, « un moratoire » sur des projets de lois qui sont selon lui « du stress sur le dos des patrons ». « Quand je vois les projets de loi dans les tuyaux, j’ai très t peur », a dit le président du Medef.

Il en a dénombré « une quinzaine », portant sur les stages mais aussi la pénibilité, l’apprentissage, « l’obligation » pour les PME de signer des contrats de générations sous peine d’une sanction, ou encore un dispositif de la loi Hamon qui « oblige à consulter le comité d’entreprise en cas de vente » de tout ou partie de l’entreprise. A propos des stagiaires, Pierre Gattaz a regretté qu’ « au lieu de traiter des problèmes ponctuels, on (fasse) une loi ». « Arrêtons de mettre des lois généralisées, contrôlons ceux qui sont en dehors des clous ! », a-t-il ajouté. « C’est beaucoup moins agressif »

Pierre Gattaz, : « Embaucher ou débaucher du personnel reste trop compliqué en France » Après la polémique autour de ses déclarations à Washington , Pierre Gattaz a répété être « pour » le pacte de responsabilité . Redisant soutenir la proposition de François Hollande d’une baisse des charges et une simplification administrative contre des embauches et plus de dialogue social. Mais il a demandé que « l’observatoire des contreparties », censé garantir que les entreprises, qui bénéficieront de 30 milliards de baisse de cotisations patronales, remplissent bien leur part du contrat, notamment en terme d’embauches, devienne un « comité de suivi ». « C’est beaucoup moins agressif », a-t-il fait valoir.

Surtout, concernant les négociations en cours sur les modalités d’application des 30 milliards de baisse de cotisations, le patron des patrons a affirmé que le Medef avait « défini une doctrine ». Il s’agit, a-t-il détaillé, de garder le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), qui représentera 20 milliards de baisse du coût du travail l’année prochaine, et de le compléter avec 5 milliards portant sur les salaires inférieurs à 2,5 SMIC et le reste sur les salaires supérieurs. Pierre Gattaz a enfin estimé que le projet du Medef de créer 1 million d’emplois en 5 ans « avance ». « On travaille à l’identification des poches d’emplois à développer », a-t-il expliqué. Soulignant qu’il y a « un réservoir d’emplois très important à court terme pour les salaires proches du SMIC ».

Le Medef veut un « moratoire » sur les projets de loi qui « stressent » les entreprises

Le patron du Medef, Pierre Gattaz, a dit vouloir un "moratoire" sur les projets de loi qui "stressent" les entreprises, lors de sa conférence mensuelle. Il ne veut plus "d’observatoire des contreparties", et indique préférer un "comité de suivi".