Les PCB ont la vie dure

, par Michel DECAYEUX

Le courrier Picardle 20/05/2013

Avec neuf sites pollués, l’Oise est particulièrement concernée par la pollution aux polychlorobiphényles (PCB), molécules cancérigènes longtemps utilisées dans l’industrie.

Ils sont interdits depuis 1987, mais continuent à sévir dans l’eau et les sols. Les PCB - polychlorobiphényles pour les intimes - ont longtemps recueilli les faveurs de l’industrie. Stables chimiquement et ininflammables, ils étaient utilisés entre les années 1930 et 1980 comme isolants électriques dans les transformateurs, les condensateurs. Mais également dans les peintures, comme fluide hydraulique ou caloporteur.

Des utilisations aussi diverses que leurs conséquences. Molécules cancérigènes probables, les PCB sont en outre des perturbateurs endocriniens reconnus. Ils peuvent générer des malformations fœtales, un affaiblissement des défenses immunitaires, des troubles de la reproduction, de la croissance et du système nerveux.

À Beauvais, des prélèvements ont révélé leur présence sur le site de l’équipementier Bosch, qui a cessé ses activités en 2010.

À Bresles, des erreurs commises durant le démantèlement, en 1996, de la sucrerie Saint-Louis ont occasionné des fuites dans un transformateur électrique. 70 m³ de terre sont atteints. Des travaux de dépollution ont été réalisés en 2001. « Un horizon argileux de deux mètres d’épaisseur présente une protection naturelle susceptible de s’opposer à la migration des polluants en direction de la nappe souterraine », précise la base de données publique des sites pollués, Basol.

Toujours en activité, le site SNCF de la Voie Moulin-Neuf de Chambly est aussi contaminé. Un diagnostic réalisé en 2007 a révélé des traces de PCB à proximité des transformateurs de l’ancien atelier de créosotage (procédé de conservation du bois) des traverses de chemin de fer. La décharge de Villembray, plus exploitée depuis 1974, recèle aussi son quota de PCB, entre autres polluants parmi 350 000 m³ de déchets enfouis.

À Creil, 300 à 400 litres de pyralène - leur nom commercial - ont été répandus sur le sol de l’ancienne fonderie de l’Union minière, par des récupérateurs de cuivre en 1995. Si, selon Basol, « le site ne présente plus d’impact sur les eaux souterraines »,Des contaminations similaires sont aussi signalées dans l’est du département, à Pont-Saint-Maxence, Cramoisy, Vineuil-Saint-Firmin et Coudun. Localisées, elles ne sont pas forcément rassurantes