Liancourt:La grogne monte à la prison

, par Michel DECAYEUX

Le courrier Picard 8 mai 2013

La demande de l’intersyndicale, de transfert d’un détenu qu’elle juge dangereux, n’a pas été validée par la direction. Des actions sont envisagées.

La direction est restée sourde à nos revendications ; nous n’avons obtenu aucune réponse, qu’il s’agisse du transfert de ce prisonnier vers un autre établissement plus adapté à son profil ou d’un renfort d’effectif temporaire pour assurer sa prise en charge. Nos inquiétudes n’ont absolument pas été prises en compte... » Les organisations syndicales UFAP, FO et CGT du centre pénitentiaire de Liancourt sont reparties pour le moins déçues de leur rencontre, lundi soir, avec la direction. Réunies en intersyndicale, elles entendaient alerter leur hiérarchie sur le comportement d’un détenu « particulièrement dangereux », incarcéré depuis le début du mois d’avril à Liancourt. Détenu posant « de graves problèmes de gestion au sein de l’établissement qui mettent en péril la sécurité des personnels, de la détention et également de la population civile. Des menaces de mort ont ainsi été proférées à de nombreuses reprises à l’encontre des personnels à l’intérieur et à l’extérieur de l’établissement. »

Premier débrayage

hier midi

À l’issue de leur rencontre infructueuse avec la direction, les organisations syndicales ont décidé de lancer une consultation générale du personnel pour décider des actions à mener. Hier, un débrayage a ainsi été effectué à la prise de service de 13 heures « par les personnels ayant souhaité montrer leur désapprobation quant aux conditions de travail mises à mal par la gestion d’un tel détenu. La direction n’a pas souhaité venir à leur rencontre et il leur a simplement été ordonné de se rendre à leur poste sous peine de sanction. »

Mais l’intersyndicale est bien décidée à prendre l’affaire au sérieux. « Depuis qu’il est incarcéré, ce détenu multiplie les agressions et les menaces, explique une déléguée syndicale . Sa peine est de plus en plus prolongée sans qu’il en soit affecté. Concrètement, il est tout à fait capable de passer à l’acte. »

L’inquiétude de l’intersyndicale est d’autant plus grande que ce détenu semble recevoir du soutien de l’extérieur. « Famille et amis viennent régulièrement le voir en parloir. Des écoutes ont prouvé qu’il avait demandé à ces personnes d’intimider les agents à l’extérieur de la prison. Il ne s’agit pas de paroles en l’air ; le risque d’agression est réel. » Depuis quelques jours, les gendarmes effectuent d’ailleurs des rondes pour sécuriser les prises de services des agents, « ce qui limite les risques aux abords immédiats de la prison, mais la mesure reste insuffisante. »

La direction interrégionale des services pénitentiaires de Lille, vers laquelle nous a dirigé la direction de Liancourt, n’a pas souhaité répondre à nos questions.