Un syndicaliste de Sanofi quitte la CFDT avec fracas

, par Michel DECAYEUX

le 24 avril 2013

Le coordinateur CFDT de Sanofi Pascal Vially a démissionné de toutes ses fonctions syndicales, pour marquer son opposition à "la culture du secret" de la confédération et à ses "consignes contraires aux souhaits des adhérents et militants", selon un courrier consulté mercredi 24 avril par l’AFP.

Dans sa lettre de "démission forcée" adressée à Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et aux responsables de la fédération en charge de la pharmacie, Pascal Vially annonce renoncer à toutes ses fonctions syndicales, dont celles de coordonnateur CFDT Sanofi et de délégué Fédéral FCE-CFDT en charge de la liaison CFDT Sanofi.

Selon lui et d’après l’AFP qui a pu consulter ce document ce mercredi 24 avril, dans la "longue lutte contre le plan de restructuration de Sanofi", qui prévoit 900 suppressions de postes (2 000 selon les syndicats), "les structures CFDT (syndicats, fédération, confédération) sont en décalage complet avec les revendications de la majorité des adhérents et militants de terrain et la démocratie interne de la CFDT ne fonctionne malheureusement pas".

Pascal Vially évoque notamment "une réunion secrète" qui a eu lieu en juin 2012 entre le leader de la CFDT de l’époque, François Chérèque, et la direction de Sanofi, quelques jours avant l’annonce par le géant pharmaceutique de son projet de réorganisation. La fédération aurait ensuite donné la consigne suivante : "Ne pas faire d’intersyndicale avec la CGT, ne pas agiter les chiffons rouges, ne pas faire trop de bruit dans les médias, et le message à retenir est le suivant : ce plan permet de sauvegarder la recherche en France, et la compétitivité de Sanofi".}

Au vu de ces faits, le comité de liaison CFDT Sanofi (composé de 16 représentants nationaux de la CFDT Sanofi) a décidé dès le départ à l’unanimité de combattre fermement ce plan ausein d’une intersyndicale qui regroupera les 5 organisations syndicales représentatives au niveau national, plus Sud qui est notamment bien représenté à Toulouse.

la confédération CFDT, qui a brillé par son absence comme toutes les autres confédérations dans toutes nos manifestations, a multiplié des interventions médiatiques (dèsle 6/07/2012 !) visant à minorer l’impact social de ce plan, à justifier sa nécessité, et à refusertoute législation contre les licenciements financiers.

Et pour cause ! La confédération CFDT s’était engagée dans une tout autre orientation dans lecadre de la conférence sociale, qui allait accoucher d’un ANI qui va plutôt dans le sens d’uneplus grande souplesse des licenciements économiques… Un débat interne dans la CFDT Sanofi a confirmé ce que nos adhérents et militants de terrainpensent de cet ANI : deux tiers des sections donnent un avis négatif sur cet ANI.

Pascal Vially affirme par ailleurs que sa fédération a suggéré sa radiation au motif qu’il avait "été vu médiatiquement aux côtés d’"extrémistes" de gauche", Philippe Poutou et Jean-Luc Mélenchon, lors d’une manifestation intersyndicale de salariés d’entreprises menacés par des plans sociaux.