Lear : les salariés de Lagny (Oise) dénoncent un "lock-out" de leur usine

, par Christine BORDERIAS-SOLER

Les salariés de l’usine de l’équipementier automobile Lear à Lagny-le-Sec (Oise), en grève depuis quatre semaines pour protester contre la fermeture de l’usine, ont dénoncé jeudi le "lock-out" du site après leur évacuation la veille par les forces de l’ordre.

Mercredi, le préfet de l’Oise avait fait évacuer les grévistes et lever les piquets de grève suite à une décision de justice du 17 avril. L’opération s’était déroulée "sans aucun heurt ni incident", selon la préfecture.

Après l’évacuation, la direction a "cadenassé" les entrées de l’usine, gardées par "une vingtaine de vigiles" qui empêchent les grévistes de pénétrer sur le site, a affirmé jeudi à l’AFP Nicolas Leroux, représentant CGT du comité de grève, qui dénonce "un lock-out" (fermeture provisoire par la direction, ndlr).

"Faire appliquer un jugement, c’est bien, mais derrière on fait quoi ? On les laisse emporter les machines ? On n’a aucune solution, le préfet doit faire face à ses responsabilités et nous recevoir", a-t-il plaidé.

Les grévistes, qui devaient manifester ce jeudi à Paris, ont annulé leur déplacement pour tenter d’obtenir d’urgence un rendez-vous en préfecture.

Sous-traitant de PSA Aulnay, l’équipementier américain avait annoncé en février la fermeture prochaine de l’usine - qui emploie en tout 316 personnes - et le transfert de la production vers Cergy.

Les salariés ont entamé un mouvement de grève et de blocage le 6 avril. Ils réclament notamment une augmentation des primes de licenciement et le maintien du salaire de base - qui pourrait être baissé et compensé par des primes - pour les salariés qui accepteraient de travailler à l’usine de Cergy (Val d’Oise).

Quinze salariés assignés mardi en référé devant le tribunal de Senlis par la direction, pour le blocage du site, ont été relaxés et la société a été condamnée à verser 100 euros à chaque assigné, selon Nicolas Leroux.

AFP