" Harmonie " ; " union établie avec ou entre des personnes " ; " entente réglant un différend entre Etats ou entre particuliers ", énumère le Trésor de la langue française. Du latin cor (le coeur), le terme désignait au bas Moyen Age un " pacte scellé par un serment ". Pour obtenir l’accord parfait, il faut " une conformité des pensées, des sentiments, des volontés ", sans oublier celle des sons, des goûts et des couleurs. En France, les syndicats viennent de s’engager par deux fois. D’abord avec " l’accord national interprofessionnel ", signé le 11 janvier par la CFDT, la CFTC, la CGC avec le patronat, qui porte sur un échange entre flexibilité et sécurisation de l’emploi. Toutefois, FO et la CGT ont envoyé, le 5 mars, leurs troupes battre le pavé pour signaler leur désaccord persistant. Ensuite avec un " accord sur la compétitivité " - baisses d’effectifs et gel des salaires contre hausse des volumes de production - qui devrait être conclu, le 12 mars, entre la direction de Renault et la CGC, FO et la CFDT. Heureux de cette conjugaison des sentiments, le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg, espère qu’elle " fera des petits ". Une vraie histoire de coeur.

Pour le marin, un accord évoque plutôt la grosse pièce de bois soutenant un navire en construction. Chez nous, l’emploi et l’industrie sont encore de vastes chantiers.

Julien Dupont-Calbo