Moins d’accidents, mais plus de maladies

, par Michel DECAYEUX

le 27/04/2012 E24

L’évolution des chiffres sur la santé au travail montre une situation contrastée...

Des vases pas franchement communicants. Si les accidents du travail continuent à baisser, les maladies professionnelles, elles, progressent. A l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, qui aura lieu samedi, Dominique Martin, directeur des risques professionnels à la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam) en explique la raison. « En 2010, on dénombrait 658847 accidents du travail, contre 743435 en 2000. Un progrès dû à la structure des emplois, qui sont moins nombreux dans le secteur industriel et davantage dans le tertiaire. Par ailleurs, les conditions de sécurité se sont améliorées, grâce à l’apparition de machines moins dangereuses pour les professions manuelles et à une meilleure prise en compte des politiques de prévention dans les entreprises ». Les TMS progressent

En revanche, la situation est nettement moins positive concernant les maladies professionnelles, qui sont passées de 20695 en 2000 à 50688 en 2010. Près de 85% d’entre elles sont des TMS (troubles musculo-squelettiques), 10% des maladies provoquées par l’amiante et 5% d’autres pathologies (cancers, allergies…).

« Cette progression s’explique tout d’abord par l’augmentation des reconnaissances de maladies professionnelles, car les salariés connaissent mieux la procédure. Elle est aussi peut-être due à la progression du stress, qui favorise les TMS », avance Dominique Martin. Parmi les secteurs les plus touchés par ce fléau figurent la grande distribution et l’agroalimentaire. « Les caissières, les caristes, les personnes chargées de la découpe de la viande sont particulièrement sujettes aux TMS », précise-t-il.

Autre constat surprenant  : les accidents de trajet ont aussi fortement augmenté en dix ans, pasant de 90716 en 2000 à 98429 en 2010. Les accidents de plain-pied (glissades sur la chaussée, etc.) ont progressé, alors que les accidents de la route ont baissé. « Là encore, on peut imaginer que la reconnaissance des sinistres s’est améliorée », commente Dominique Martin. Des chiffres qui laissent du pain sur la planche au prochain gouvernement