Encore une entreprise oisienne rattrapée par la crise. Le chômage technique ne suffira pas, un plan social devrait être annoncé aujourd’hui, dans cette usine de bobines de cuivre.

Un jour le Compiégnois, le lendemain le bassin creillois : l’industrie n’en finit plus de souffrir de la crise. Chez Griset à Villers-Saint-Paul, le rachat d’un sous-traitant puis le chômage partiel n’ont pas suffi. C’est aujourd’hui que doit être dévoilé, en (CE) comité d’entreprise extraordinaire, le plan social dont les 214 salariés de l’entreprise Griset vont faire les frais.

Cette usine, spécialisée dans la fabrication de bobines de métaux non ferreux, doit en effet faire face à une baisse de 40 % de son chiffre d’affaires en six mois. Confrontée à la crise et sans perspective rapide d’amélioration du marché, l’entreprise appartenant au groupe allemand Diehl reconnaît qu’elle va prendre des mesures.

214 salariés concernés

Le 28 avril dernier déjà, la direction faisait une première annonce aux ouvriers. Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) prévoyait la suppression de 40 postes sur Villers-Saint-Paul. Mais l’Oise n’est pas la seule concernée puisque deux filiales de Griset, rachetées récemment à Besançon (Doubs) et près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), font également partie du projet de restructuration. C’est dans la première, Diehl Augé Découpage, que la grogne est montée. Une grève a finalement poussé les dirigeants à retirer leur PSE dès son officialisation.

La nouvelle version du plan, qui fait l’objet du CE extraordinaire d’aujourd’hui, sera « convaincante avec un volet très accompagnateur », promet le président de Griset, Edouard de Lacoste. La direction assure qu’elle privilégiera les départs volontaires ainsi que les anticipations de retraite. L’entreprise fait les frais de la baisse d’activité dans le secteur automobile européen mais également sur le marché de l’électronique, plus asiatique. Les bobines de cuivre, aluminium et bronze fabriquées à Villers-Saint-Paul servent à confectionner de petites pièces très diverses entrant dans la composition des téléviseurs, des photocopieurs ou servant de supports aux cartes à puce. Au vu de la baisse tragique des commandes, un chômage technique de six à huit jours par mois a déjà été instauré depuis décembre.

De 1 200 t produites par mois en 2008, Griset n’en est plus qu’à 700 t, d’après les ouvriers. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, l’entreprise fournissait encore entre 1 400 et 1 600 t à la fin du mois. « Nous devons prendre d’autres mesures pour ajuster notre entreprise aux besoins du marché, justifie Edouard de Lacoste. Nous attendons des jours meilleurs à partir de septembre. Cette reprise se fera lentement. On sait que nos pics d’activité resteront bien en deçà de ce que nous avons pu connaître. »