Sanofi prévoit de supprimer « quelques centaines de postes sur trois ans » en France

, par Michel DECAYEUX

Les Echos - Le Parisien| Le 06/11

Le laboratoire pourrait se désengager de deux de ses filiales dans les génériques et la santé animale. Cinq ans et de grands changements. C’est la feuille de route dévoilée ce vendredi par Sanofi, qui a dévoilé son plan stratégique d’ici à 2020. Le directeur général, Olivier Brandicourt, compte bien poursuivre la réorganisation engagée depuis son arrivée à la tête du groupe pharmaceutique, en avril dernier. Au programme notamment, un objectif d’économies de 1,5 milliard d’euros, qui seront « largement réinvesties pour accompagner des initiatives de croissance », des grands lancements de nouveaux médicaments et une possible vente de ses activités dans les génériques et la santé animale. Des annonces qui ont eu pour effet immédiat de faire plonger le titre de 5 % en Bourse ce vendredi midi. Cette stratégie devrait se traduire en France par la suppression de « quelques centaines de postes par an sur une période de 3 ans », a annoncé l’entreprise. Ce plan impliquerait « essentiellement des départs en retraite entièrement financés par l’entreprise » et « ne prévoit pas de fermeture de site de production. » Dans un secteur soumis à une forte concurrence et à une vague de concentrations – avec en point d’orgue Pfizer et Allergan qui discutent mariage –, le numéro quatre mondial de la pharmacie veut réussir à afficher une « croissance annuelle moyenne de ses ventes comprise entre 3% et 4% à taux de change constants » d’ici à 2020. Pour y parvenir, il prévoit d’augmenter jusqu’à 6 milliards d’euros ses investissements annuels en recherche et développement et de mettre sur le marché jusqu’à 18 nouveaux produits. Parmi eux, six lancements majeurs (Toujeo, Praluent, Dengvaxia, sarilumab, LixiLan et dupilumab) pourraient à eux seuls « générer un chiffre d’affaires total compris entre 12 et 14 milliards d’euros d’ici à 2025 », selon un communiqué.

Inquiétudes chez Merial

Un autre moteur pour atteindre ses objectifs de croissance est aussi constitué par une revue de son portefeuille. Le groupe examine « différentes options stratégiques » pour ses activités santé animale Merial et génériques en Europe. Une lettre en ce sens a été envoyée vendredi à l’ensemble des collaborateurs, selon la CFDT qui a dénoncé un « désengagement » de Sanofi de Merial, qui emploie environ 1.500 personnes en France, « malgré de bons résultats ». « On craint le pire, on pense qu’il va céder les génériques, cela aura un gros impact pour les salariés français de Zentiva et le réseau de visiteurs médicaux », a réagi un coordinateur syndical du groupe. « Bien que Merial ait renoué avec succès avec la croissance sur les six derniers trimestres et qu’elle soit à l’heure actuelle parmi les entreprises les plus performantes de son secteur, les synergies qu’il est possible de dégager avec les autres activités de Sanofi restent limitées », a expliqué Sanofi. Olivier Brandicourt a précisé devant les investisseurs que les options stratégiques pour Merial allaient « de l’introduction en Bourse, à la cession, à la coentreprise, au maintien au sein du groupe ».