Les recrutements dans l’industrie repartent très fort en France

, par Michel DECAYEUX

LE 20/04/2017 UN/ les Echos

En 2017, les entreprises françaises envisagent de recruter près de deux millions de personnes, un record depuis 2002. Dans l’industrie, les prévisions d’embauche progressent de près de 9% par rapport à l’année dernière, portées avant tout par un surcroît d’activité.

Chaque printemps, l’enquête "Besoins en main d’œuvre" (BMO) de Pôle emploi est un bon indicateur de la santé économique de l’année à venir. Selon ses résultats, publiés le 19 avril, les entreprises françaises prévoient 1,98 million de recrutements en 2017, le plus haut niveau jamais observé depuis le lancement de ce type d’études, en 2002, selon le responsable des statistiques de Pôle emploi. Le nombre de recrutements 2017 dépassera de 150000 celui de 2016. Cette progression de 8,2% est même légèrement dépassée dans l’industrie, où les entreprises prévoient 8,7% de recrutements supplémentaires par rapport à l’an dernier – 159 300 au lieu de 146 500.

Dans tous les secteurs, industrie incluse, la hausse des recrutements envisagés s’explique par un nombre accru d’entreprises prévoyant d’embaucher – tandis que le nombre moyen de recrutements par entreprise ne bouge pas. Dans l’industrie, ce sont les entreprises de fabrication de matériel de transport qui recruteront le plus (41% d’entre elles), suivies de celles de la chimie-pharmacie (35%), de la fabrication d’équipements électriques- électroniques et mécaniques (33%). En revanche, les entreprises des industries extractives-énergie-déchets ne seront que 7,5% à recruter en 2017.

Surcroît d’activité et difficultés de recrutement

Autre bonne nouvelle pour la croissance : ces projets de recrutements s’expliquent plus qu’auparavant par un surcroît d’activité. C’est le cas de 49,5% d’entre eux tous secteurs confondus (plus fort taux depuis cinq ans), et de 48,5% de ceux prévus dans l’industrie, soit 13,2 points de plus qu’en 2016 ! Mais l’industrie est aussi le secteur dans lequel la proportion de remplacements suite aux départs définitifs de salariés est la plus élevée (32,5% des recrutements de l’industrie ont lieu pour ce motif, contre 22,5% tous secteurs confondus). Une explication, sans doute, au fort taux de recrutement en CDI de l’industrie (50%) par rapport à la moyenne de l’économie (38,4%).

Parmi les métiers les plus recherchés, les ouvriers non qualifiés de l’emballage et manutentionnaires arrivent en 9e place, notamment en raison d’une forte saisonnalité de ces emplois. Les ingénieurs et cadres de l’informatique arrivent en 14e place. Avec une particularité : pas du tout saisonniers, ces emplois sont parmi les plus difficiles à pourvoir selon les employeurs, qui prévoient 63% de recrutements difficiles sur les 33400 anticipés. D’autres recrutements s’annoncent difficiles, notamment dans l’industrie, mais ils concernent des volumes plus faibles : les carrossiers automobiles, les couvreurs, les mécaniciens et électroniciens de véhicules et bien sûr les chaudronniers et métalliers… 60% des recrutements d’ ouvriers qualifiés de la maintenance en mécanique s’annoncent difficiles, contre 51% l’an dernier. En moyenne, l’industrie prévoit 41% de recrutements difficiles, contre 35% l’an dernier, corollaire de la reprise des embauches.

L’inadéquation des profils des candidats ressort aussi fortement parmi les causes de difficultés anticipées dans les recrutements. C’est pourquoi les employeurs mettent de plus en plus l’accent sur les savoir êtres au delà des CV,

Face aux difficultés de recrutement, les entreprises envisagent d’abord et avant tout de former les candidats extérieurs, puis leurs propres salariés.